Microsoft rachetant le fabricant de "Call of Duty", Activision Blizzard, promet de se renforcer sur le marché lucratif du jeu vidéo.
Microsoft rachetant le fabricant de "Call of Duty", Activision Blizzard, promet de se renforcer sur le marché lucratif du jeu vidéo. AFP

Mercredi, Microsoft a fait face à son plus grand défi dans ses efforts pour acheter la centrale américaine de jeux vidéo Activision Blizzard, avec la décision du Royaume-Uni de bloquer l'accord.

La transaction, qui devait être finalisée cette année, renforcerait le muscle de Microsoft sur le marché en plein essor du jeu tout en jouant sur ses atouts dans les logiciels et le cloud computing.

Voici les éléments clés à savoir sur la transaction à succès :

L'achat d'Activision, le créateur de "Call of Duty" et de "Candy Crush", ferait de Microsoft la troisième plus grande société de jeux en termes de chiffre d'affaires, derrière Tencent et Sony.

Tencent, basé en Chine, est le plus grand acteur en termes de revenus, dominant le marché asiatique et investissant dans des studios de jeux à travers le monde.

La société possède Riot Games, créateur du tube de bataille royale "League of Legends", et détient des participations dans la star française du jeu Ubisoft.

Elle a également acquis le studio finlandais Supercell ("Clash of Clans", "Clash Royale", "Brawl Stars") en 2016 pour 8,6 milliards de dollars, un record à l'époque.

Le colosse japonais de l'électronique grand public Sony a vendu plus de 500 millions de consoles PlayStation depuis 1994.

Par l'intermédiaire d'une filiale, il contrôle une multitude de studios - dont Insomniac et Housemarque - qui ont développé des titres exclusifs pour ses machines comme la saga "Spider-Man".

Il a renforcé son portefeuille en janvier 2022 avec une acquisition de 3,6 milliards de dollars de Bungie, les créateurs de "Halo" et "Destiny", bien que "Halo" soit toujours la propriété de Microsoft.

Sony a également investi 2 milliards de dollars en avril 2022 dans Epic Games, la société derrière "Fortnite".

Pour suivre le rythme, Microsoft a ajouté à son écurie de studios de jeux en investissant dans le développement des consoles Xbox ainsi que la tendance des jeux diffusés directement depuis le cloud.

Mais en janvier 2022, le mastodonte américain a lancé la plus grosse acquisition de l'histoire du secteur avec son offre de rachat d'Activision Blizzard pour 69 milliards de dollars.

L'accord verrait le titan du logiciel mettre la main sur des titres majeurs tels que "Call of Duty", "World of Warcraft" et "Diablo".

Le groupe à l'origine des consoles Xbox contrôle déjà des jeux comme "Minecraft", "Elder Scrolls" et "Fallout" grâce à des acquisitions antérieures.

Et il vise désormais à devenir le "Netflix des jeux vidéo" avec sa plateforme en ligne Game Pass qui permet aux utilisateurs de télécharger des jeux ou d'y jouer via le cloud.

La nouvelle liste de titres et ses ambitions pour le cloud ont attiré l'attention des régulateurs aux États-Unis, dans l'Union européenne et en Grande-Bretagne.

L'accent a principalement tourné autour de "Call of Duty" et Microsoft a récemment conclu des accords avec de nombreuses entreprises pour donner accès à des jeux, y compris la franchise à succès.

Mais le régulateur britannique a déclaré dans sa décision que l'accord affectait toujours trop le marché croissant du cloud gaming et conduisait à moins de choix pour les joueurs, soulignant les avantages intégrés de Microsoft via son système d'exploitation Windows et son cloud.

La proposition d'achat d'Activision en 2022 est intervenue alors que l'entreprise était particulièrement vulnérable face à un certain nombre d'accusations de favoriser une culture de travail "frat boy" hostile aux femmes.

En février, Activision a accepté de payer 35 millions de dollars pour régler les accusations d'un organisme américain de réglementation des valeurs mobilières concernant ses politiques de divulgation des plaintes de harcèlement au travail.

En septembre 2021, la société a créé un fonds de 18 millions de dollars pour régler les réclamations alléguant du harcèlement sexuel et de la discrimination sexuelle dans un accord avec une autre agence fédérale, la US Equal Employment Opportunity Commission.

L'entreprise fait toujours face à une action en justice du Département californien de l'emploi et du logement équitables, dont l'issue est incertaine.