Lucas de Meo, Renault group présente Ampere
Luca de Meo, Renault group présente Ampere, le division 100 % électrique Renault group

POINTS CLÉS

  • Luca de Meo, le patron de Renault, a rendez-vous avec les investisseurs, le 15 novembre.
  • Il aura la lourde tâche de convaincre du bien fondé de sa stratégie dans l'électrique.
  • Surtout il devra rassurer les actionnaires du groupe qui craignent que cette introduction en Bourse ne pénalise durablement la valeur du groupe.

Pour accélérer dans la voiture électrique et concurrencer plus efficacement Tesla, Renault n'a pas choisi l'originalité. Le groupe vient de créer une filiale dédiée baptisée du nom de André-marie Ampère, un scientifique à l'origine d'avancées scientifiques majeures qui ont permis de dompter l'électricité. Le nom perd son accent au passage, internationalisation oblige.

La division Ampere a donc pour vocation à devenir, comme Tesla, un " pure player du véhicule électrique et du software, qui développe, fabrique et commercialise des véhicules particuliers électriques. "

Mais avec 11 000 employés versus 130 000 pour Tesla, le match semble assez déséquilibré pour l'instant. Mêle sj Ampere arrive sur le terrain avec pas mal d'actifs.

L'entité dispose déjà des plateformes dédiées aux véhicules électriques, des solutions à la pointe de la technologie avec OpenR Link, déjà intégré dans la Megane E-Tech et Scenic E-Tech, un écosystème industriel, ainsi qu'une gamme de 7 véhicules en 2031 : Megane E-Tech, Scenic E-Tech, Renault 5, Renault 4, "Legend" et deux véhicules complémentaires.

En outre, Ampere peut se targuer de partenariat avec Google et Qualcomm Technologies permettant " d'accélérer la mise sur le marché des solutions, de réduire les coûts et les risques d'exécution, et d'offrir aux clients les meilleures solutions du marché ".

"Ampere adopte une approche ouverte et horizontale avec les meilleurs partenaires, qui lui garantit un faible risque d'exécution, une flexibilité et une allocation intelligente du capital lui permettant de manœuvrer dans un environnement concurrentiel et en constante évolution" explique Luca de Meo, le Pdg de Renault group.

Une stratégie à l'opposé de celle de Tesla qui a intégré l'ensemble de la chaîne de valeur de la conception des véhicules. Une solution qui lui garantit agilité et réactivité pour avancer très vite sur les prochains sujets stratégiques comme la conduite autonome ou la simplification de la construction des véhicules. Le constructeur avance sur la technique du " gigacasting " pour la production de son Model Y. Très efficace et rentable, elle implique une utilisation unique de presses massives à très haute pression qui peuvent mouler à la fois les parties avant et arrière du véhicule. Il veut désormais appliquer sa nouvelle méthode à des pièces encore plus grandes, notamment pour la manufacture de sa prochaine voiture électrique à 25 000 dollars, la Model 2.

1 million de véhicules électriques pour Ampere

Les objectifs sont ambitieux. Ampere veut vendre 1 million de véhicules en 2031, pour un chiffre d'affaires de 25 milliards d'euros, quand Elon Musk vise les 20 millions de ventes annuelles dans la prochaine décennie, soit plus de voitures que le groupe Volkswagen et Toyota réunis. Tesla a réalisé un chiffre d'affaires de 81,4 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année 2022.

Ampere promet l'équilibre en termes de marge opérationnelle et de free cash-flow en 2025, plus de 10 % de marge opérationnelle à partir de 2030 et plus de 80 % de taux de conversion de cash en 2031.

Le marché croit-il en la capacité de Renault de réussir son pari ? Réponse au premier semestre 2024, avec l'introduction en Bourse de la division. Nissan et Mitsubishi Motors, premiers investisseurs stratégiques, s'engagent à investir jusqu'à 800 millions d'euros au total dans Ampere. Qualcomm Technologies envisage également d'investir. Mais Renault Group conservera une forte majorité du capital.

En attendant, un premier rendez-vous avec les investisseurs est prévu le 15 novembre, pour Luca de Meo, le patron de Renault. Il aura la lourde tâche de convaincre du bien fondé de sa stratégie. Surtout il devra rassurer les actionnaires du groupe qui craignent que cette introduction en Bourse ne pénalise durablement la valeur du groupe coté.