Les principales économies développées du monde visent toutes des émissions nettes nulles d'ici 2050 ou plus tôt après la signature de l'Accord de Paris pour limiter le réchauffement climatique à bien moins de deux degrés Celsius
Les principales économies développées du monde visent toutes des émissions nettes nulles d'ici 2050 ou plus tôt après la signature de l'Accord de Paris pour limiter le réchauffement climatique à bien moins de deux degrés Celsius AFP

Les alliés du G7 se réunissent cette semaine pour des pourparlers sur le climat qui devraient inciter à plus d'action dans une "décennie critique", mais pourraient également mettre à nu les divisions sur des engagements ambitieux en matière de combustibles fossiles.

Les principales économies développées du monde visent toutes des émissions nettes nulles d'ici 2050 ou plus tôt après la signature de l'Accord de Paris pour limiter le réchauffement climatique à bien moins de deux degrés Celsius.

Mais ils diffèrent sur la manière de répondre à la pénurie d'énergie causée par la guerre de la Russie en Ukraine, le pays hôte étant parmi ceux qui plaident pour une plus grande marge de manœuvre sur les combustibles fossiles pour protéger la sécurité énergétique.

La Grande-Bretagne, soutenue par la France, a proposé de nouveaux objectifs sur l'élimination progressive de l'électricité au charbon dans un projet de déclaration consulté par l'AFP avant les pourparlers au niveau des ministres, qui débutent samedi à Sapporo.

Le recul du Japon – qui reste fortement dépendant des combustibles fossiles importés après la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima en 2011 – pourrait faire échouer ces efforts.

Il existe également des divisions sur le gaz naturel, le Japon étant en tête de ceux qui poussent le groupe à reconnaître les investissements étrangers dans le carburant comme une étape "nécessaire" dans la transition mondiale vers une énergie propre.

Les militants disent que la réticence du Japon à adopter des objectifs ambitieux en matière de combustibles fossiles envoie le mauvais message.

Le Japon "travaille activement pour accroître la dépendance au gaz naturel liquide et à d'autres types de carburants à base de gaz" en Asie, a déclaré à l'AFP Susanne Wong, responsable du programme Asie chez Oil Change International.

"Bien qu'il soit urgent de passer des combustibles fossiles et que la guerre ait montré à quel point la stratégie est risquée de dépendre si fortement des combustibles fossiles importés, ils encouragent les gouvernements à importer du GNL dans toute la région."

Lors de la réunion de l'année dernière en Allemagne, les ministres du climat du G7 se sont engagés à décarboner en grande partie leurs secteurs de l'électricité d'ici 2035.

Ils ont également convenu de mettre fin au nouveau soutien public direct en 2022 aux projets de combustibles fossiles à l'étranger qui ne prennent aucune mesure pour compenser les émissions de dioxyde de carbone.

Mais cet engagement a été édulcoré le mois suivant, lorsque les dirigeants du G7 ont déclaré que les "circonstances exceptionnelles" de la guerre en Ukraine rendaient les investissements gaziers "appropriés comme réponse temporaire".

Le langage désormais recherché par le Japon – avec le soutien des partenaires du G7 qui incluent les États-Unis, le Canada, l'Allemagne et l'Italie – renforcerait cette exception.

La réunion intervient après qu'un important rapport de l'ONU sur le climat le mois dernier a averti que le monde connaîtrait un réchauffement de 1,5 ° C dans environ une décennie, appelant à des efforts "rapides et de grande envergure" pour maintenir les augmentations de température dans des limites relativement sûres.

Et le projet de déclaration finale des ministres de l'environnement du G7 appelle toutes les grandes économies à agir "au cours de cette décennie critique".

Il appelle également à un pic des émissions mondiales de gaz à effet de serre d'ici 2025 au plus tard – un langage qui, selon les experts, vise la Chine, le plus grand émetteur de carbone au monde.

La Chine vise un pic de ses émissions de carbone d'ici 2030.

D'autres formulations seront plus controversées, notamment la pression du Japon pour la reconnaissance de l'énergie nucléaire et l'approbation de son plan visant à commencer à rejeter dans la mer l'eau traitée de la centrale de Fukushima cette année.

Il souhaite également la reconnaissance du G7 pour sa stratégie controversée consistant à brûler de l'hydrogène et de l'ammoniac aux côtés de combustibles fossiles pour réduire les émissions de carbone, ce qui, selon les militants du climat, ne sert qu'à prolonger la durée de vie des plantes polluantes.

Le charbon pourrait s'avérer la plus grande pierre d'achoppement, la Grande-Bretagne recherchant un délai de 2030 pour achever une "élimination accélérée de la production nationale d'électricité au charbon" afin de maintenir l'objectif de 1,5 ° C à portée de main.

Mais la formulation préférée du Japon serait un engagement plus général de donner la priorité à des "étapes concrètes et opportunes" vers l'élimination.

Friederike Roder, vice-présidente de l'ONG Global Citizen, a averti que le langage de la réunion serait crucial avant le sommet du G20 en Inde et la COP28 à Dubaï.

"Nous essayons d'éviter de revenir en arrière" sur les promesses, a-t-elle déclaré à l'AFP.

"Le Japon est certainement le plus grand obstacle - et cette année, c'est le président du G7."

Les gouvernements du monde entier chercheront également à agir sur le financement de la résilience des pays en développement les plus touchés par le changement climatique.

Des plans d'investissement de plusieurs milliards de dollars ont été annoncés pour des pays comme l'Afrique du Sud et l'Indonésie pour passer à une énergie propre à partir de combustibles fossiles.

Mais ceux-ci restent "très ponctuels", a déclaré Alex Scott du groupe de réflexion sur le climat E3G.

Le G7 doit "offrir une certaine crédibilité et clarté sur ce qu'il va faire pour aider les pays à s'adapter au changement climatique", a-t-elle déclaré.

Les alliés du G7 se réunissent cette semaine pour des pourparlers sur le climat qui devraient inciter à plus d'action dans une "décennie critique", mais pourraient également mettre à nu les divisions sur des engagements ambitieux en matière de combust
Les alliés du G7 se réunissent cette semaine pour des pourparlers sur le climat qui devraient inciter à plus d'action dans une "décennie critique", mais pourraient également mettre à nu les divisions sur des engagements ambitieux en matière de combustibles fossiles AFP