Le Prince Albert II a remercié le ministre sortant Jean Castellini pour son "dévouement et sa fidélité"
Le Prince Albert II a remercié le ministre sortant Jean Castellini pour son "dévouement et sa fidélité" AFP

Monaco a nommé vendredi un nouveau ministre des Finances et de l'Economie, à la suite d'une réprimande du Conseil de l'Europe plus tôt cette année concernant les lacunes des efforts de lutte contre le blanchiment d'argent de la principauté.

Le nouveau chef du Trésor, Marco Piccinini, 71 ans, reprend ses fonctions après un passage en 2011-2012, après une carrière dans la finance et le sport automobile.

Il sera chargé "des efforts visant à renforcer la position économique de Monaco sur la scène mondiale et à promouvoir un environnement favorable à la prospérité et à l'innovation", a indiqué le cabinet du chef de l'Etat monégasque, le prince Albert II, dans un communiqué.

Dans une deuxième déclaration, le monarque a remercié le ministre sortant Jean Castellini pour son " dévouement et sa loyauté " pendant près de 18 ans au gouvernement.

Mais une source proche du monde des affaires monégasque a déclaré à l'AFP que Castellini "paye le prix de son inaction ou de son inefficacité dans l'affaire Moneyval", qui a "créé la confusion et le doute sur la scène internationale".

Moneyval, l'organe de lutte contre le blanchiment d'argent du Conseil de l'Europe – un organisme distinct de l'UE qui comprend 46 États membres – a appelé Monaco en janvier à intensifier ses efforts dans les enquêtes et les poursuites pour blanchiment d'argent.

L'Assemblée législative du Conseil national de Monaco avait déjà adopté fin 2022 plusieurs lois dans des domaines tels que la coopération judiciaire internationale et la saisie des produits du crime.

Cette année, une source gouvernementale monégasque a indiqué à l'AFP que l'État envisageait d'augmenter les effectifs de son autorité de renseignement financier et d'audit.

Monaco, un micro-État de deux kilomètres carrés proche de la frontière entre la France et l'Italie, s'est retiré d'une soi-disant " liste grise " de paradis fiscaux non coopératifs établie par l'OCDE à la suite de la réunion du G20 de 2009 à Londres.

Depuis 2016, la principauté a conclu des accords de coopération fiscale avec plus de 60 pays.

Ce changement au ministère des Finances intervient après qu'Albert II a remplacé son chef de cabinet au début du mois.

Une équipe d'inspection du Groupe d'États contre la corruption (GRECO) du Conseil de l'Europe devrait s'y rendre en novembre.