Le cashback est-il une arnaque ?
Poulpeo

"Votre commande est terminée. 21,87 € remboursés ! Cliquez ici pour obtenir votre remboursement." La Fnac, Cdiscount et il y a encore quelques mois la SNCF... De nombreuses entreprises proposent, à la fin de chaque commande, de récupérer une partie de la somme dépensée.

C'est le principe du cashback, une offre commerciale poussant à la consommation qui s'est à l'origine développée dans les pays anglo-saxons. Et cette dernière s'est largement popularisée dans l'Hexagone. Selon le Syndicat national du marketing à la performance, les offres de cashback ont augmenté de 176 % en trois ans, entre 2016 et 2019.

Deux types de cashback bien différents

Et ce système de cashback peut représenter un moyen intéressant d'économiser quelques euros ou être... une véritable arnaque ! En effet, cette technique marketing peut être exploitée de deux manières différentes. Des sites comme Poulpeo, iGraal, SwagBucks ou Fun-C appartiennent à la première catégorie : ils proposent des taux de cashback - qui correspondent à des remises généralement comprises entre 1 et 5 % - pour chaque commande passée sur des sites web référencés, sans aucune contrepartie (ou alors seulement le visionnage d'une vidéo ou la participation à un sondage pour le cas de SwagBucks).

Ces quelques euros peuvent, en fin de compte, représenter de vrais coups de pouce pour le portefeuille : "Même s'il faut y penser lors de chaque achat sur le web, ce système de cashback est très intéressant. J'utilise Poulpeo depuis plusieurs années et j'ai économisé, en tout, plus de 200 euros ! C'est loin d'être négligeable", confie Emma, une utilisatrice de 23 ans de l'un de ces sites de cashback, à IBTimes France.

Les économies réalisées par Emma sur Poulpeo depuis 2019
Les économies réalisées par Emma sur Poulpeo depuis 2019 Poulpeo

De même, le site de commerce en ligne Rakuten France a imaginé un système de cashback totalement sécurisé, et qui, in fine, permet aux acheteurs de réaliser d'importantes économies : "Nous avons déployé un programme de fidélité et un système de cashback - le Club R - permettant aux membres de bénéficier d'un remboursement de 5 % du montant de leurs achats. Cela représente une économie moyenne de 900 euros chaque année pour nos 12 millions de membres", nous explique Fabien Versavau, PDG de Rakuten.

Mais d'autres offres - comme celles suggérées sur La Fnac ou encore très récemment sur le site ou l'application de la SNCF - s'apparentent plus à de l'arnaque. Sans véritable transparence, ce système imaginé par la société WebLoyalty nécessite en réalité une souscription payante qui atteint... 18 euros par mois !

La SNCF cède face aux critiques

Largement critiquée sur les réseaux sociaux et même à l'Assemblée nationale - le député du Modem Philippe Latombe avait interpellé, en juillet dernier, Clément Beaune, le ministre des Transports de l'époque, pour que celui-ci porte une demande officielle auprès de la SNCF afin de mettre un terme à ce dispositif - la société ferroviaire a (enfin) décidé la rupture de sa collaboration avec l'entreprise de cashback.

"Bien que ce service soit utilisé par une partie de nos clients depuis plusieurs années, nous avons décidé d'engager la fin de notre collaboration avec WebLoyalty", a annoncé, lundi 16 octobre, la SNCF, tout en rappelant que "le cashback est une pratique légale et encadrée par la loi, très courante pour un e-commerçant et bien connue par les consommateurs".

Formulations vagues, petits caractères...

Légal oui, mais vraiment honnête ? Petits caractères pour les détails de l'offre, formulations vagues, fausse promotion ostentatoire... De nombreux stratagèmes sont mis en place pour tromper le consommateur en l'empêchant de découvrir le pot aux roses. La société WebLoyalty, quant à elle, a pris acte "de la décision de la SNCF de mettre fin à la relation de partenariat qui les lie" mais assure que les consommateurs peuvent largement tirer profit de son programme : selon elle, les voyageurs pouvaient économiser "jusqu'à 6 000 € par an".

Pourtant, de nombreux internautes se sont rendus compte des dessous trompeurs de cette offre de cashback, grâce à leurs relevés bancaires, plusieurs mois après la souscription à l'abonnement. De quoi y laisser quelques plumes au passage...