Nicolas Chatillon, Les Etincelles
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Le groupe s'appelle " Les Étincelles ". Un nom prédestiné pour Nicolas Chatillon et ses trois partenaires, l'ancien champion du monde de ski freeride Guerlain Chicherit, Arnaud Viotte et Philippe Lutz. Car le moins que l'on puisse dire est que cet ancien banquier veut briller pour faire la différence dans un marché du tourisme en montagne très disputé. Interview.

De la Caisse d'épargne à la direction de Natixis, vous aviez un parcours tout tracé dans la banque au sein du groupe BPCE, comment expliquer ce changement radical de vie et de projet professionnel ?

Nicolas Chatillon : Comme beaucoup, après une carrière dans la banque, autour de la quarantaine, j'ai ressenti le besoin de me lancer dans un projet entrepreneurial très différent. Le monde de la montagne ne m'est pas étranger car j'ai côtoyé de nombreux acteurs lorsque j'étais au comité de direction de la Caisse d'Épargne Rhône-Alpes.

Les Étincelles, c'est d'abord une affaire de rencontres ?

Nicolas Chatillon : Notre groupe hôtelier est né officiellement en septembre 2018, après la rencontre de Guerlain Chicherit, le tignard ancien champion du monde de ski freeride, reconverti dans le pilotage automobile en rallye et l'entrepreneuriat. Thibault de Saint Martin et Arnaud Viotte, deux anciens du groupe Accor, nous ont rapidement rejoints pour lancer la plateforme de financement Altitude Resort Development (ARD).

Nicolas Chatillon, Les Etincelles
Les Etincelles

Justement, de quels moyens financiers disposez-vous ?

Nicolas Chatillon : Le projet d'investissement des Étincelles s'élève à 650 millions d'euros. Nous avons déjà levé, via le véhicule de placement Mousquetaire, 400 millions d'euros auprès de Roundshield, une société de gestion indépendante qui gère environ 2,9 milliards d'euros de fonds discrétionnaires pour le compte de fonds de pension, de fonds de dotations, de fondations et d'autres investisseurs institutionnels.

Vous affichez un positionnement hôtelier haut-de-gamme ?

Nicolas Chatillon : Le concept du groupe est centré sur des prestations 4 et 5 étoiles, qu'il s'agisse d'hôtels, de résidences et de chalets dont les surfaces vont de 400 à 1 300 mètres carrés. Il est complété aujourd'hui par un projet de resort à Tignes, le Wow. Nous opérons exclusivement dans huit stations de ski de haute altitude - Tignes, La Rosière, La Plagne, Les Arcs, Les 2 Alpes, Alpe d'Huez, Val d'Isère et Val Thorens – pour tenir la promesse d'un tourisme d'hiver " garantie neige " avec des lieux luxueux au pied des pistes. Constituer un groupe de ce type demande non seulement des moyens, une vraie passion, mais aussi des dirigeants ayant les moyens de leurs ambitions.

Nous proposons de l'hébergement, de la restauration mais aussi des activités à nos clients : du chien de traîneau, de la voiture sur glace, des raquettes et du ski de randonnée. Nos hôtels ouvrent fin novembre ou tout début décembre, avec vingt-trois semaines d'exploitation par an. Pendant cette période, nous employons 900 personnes, dont 800 saisonniers. Le groupe possède et exploite actuellement 21 chalets, 10 résidences, 16 hôtels, 22 restaurants et 12 établissements d'entertainment. À fin 2026, les objectifs sont d'atteindre 30 hôtels, 20 résidences et 100 chalets avec 6 à 8 ouvertures de nouveaux établissements. Le groupe va réaliser 70 millions de chiffre d'affaires en 2023.

Vous voulez aussi être un acteur des clubs de vacances avec une nouvelle marque Wom ?

Nicolas Chatillon : Nous avons choisi ce nom car le W et le M figurent la silhouette de la montagne. Il s'agit d'un projet ambitieux de " green resort " à Tignes Les Brevières qui prend la place d'une ancienne friche touristique de près de 5400 m². Ce projet hybride de nouvelle génération comprend 800 lits " chauds ", à savoir un hôtel cinq étoiles, un " youth hostel ", des chalets ultra haut de gamme mais aussi une patinoire, des boutiques, une vague de surf artificielle. Wom intègre toutes les attentes de nos clients en matière de développement durable. C'est une vraie innovation dans le secteur.