Idris Nechirvan Barzani
Idris Nechirvan Barzani, homme d'affaires et philanthrope, président et cofondateur de la Fondation Rwanga Fondation Rwanga

Dans les paysages semi-arides de la région du Kurdistan d'Irak, un nombre croissant de villages ruraux accèdent désormais à une électricité disponible 24 heures sur 24 grâce à des systèmes solaires gérés localement. Cette initiative, portée par Idris Nechirvan Barzani, homme d'affaires et philanthrope, suscite un intérêt grandissant au-delà de l'Irak, notamment auprès des décideurs et investisseurs européens engagés sur les questions de résilience climatique, d'énergie décentralisée et de développement durable.

À travers la Fondation Rwanga, qu'il a fondée en 2013, des villages entiers ont été équipés d'infrastructures solaires alimentant les habitations, les écoles, les centres de santé et les bâtiments communautaires. Conçus pour fonctionner hors réseau, ces projets réduisent la dépendance aux générateurs diesel tout en abaissant les coûts énergétiques pour les habitants et les autorités locales. Pour des communautés confrontées depuis longtemps à une électricité instable, l'impact est immédiat et concret, bien plus que symbolique.

Idris Nechirvan Barzani présente régulièrement cette initiative à la fois comme une réponse climatique et comme un levier de développement. " Les énergies renouvelables permettent aux communautés de reprendre le contrôle de leur avenir, de réduire les dépendances et de créer les conditions d'une stabilité économique ", affirme-t-il. Cette approche trouve un écho particulier dans les milieux européens du développement, qui privilégient de plus en plus des solutions climatiques ascendantes, ancrées dans les communautés, plutôt que de grands projets centralisés.

La Fondation Rwanga positionne ces villages solaires comme des modèles reproductibles, particulièrement pertinents pour les régions confrontées au stress hydrique, à la hausse des températures et à des déficits d'infrastructures. Les institutions européennes et les acteurs du secteur privé actifs dans la finance climatique, le développement rural ou la reconstruction post-conflit s'intéressent à un modèle qui met l'accent sur l'évolutivité et l'appropriation locale. Une fois les systèmes installés et les techniciens formés, les villages sont conçus pour fonctionner de manière autonome, sans dépendre de financements extérieurs continus.

Du point de vue européen, la région du Kurdistan occupe une position stratégique. Située au carrefour de l'Europe, de la Turquie et du Moyen-Orient, elle entretient de longue date des relations commerciales, politiques et culturelles avec les États membres de l'Union européenne. L'action d'Idris Nechirvan Barzani à travers la Fondation Rwanga s'inscrit dans les priorités européennes en matière de transition énergétique, d'adaptation climatique et de cohésion sociale dans les régions fragiles, ce qui lui confère une pertinence croissante dans des discussions politiques qui dépassent largement le cadre irakien.

La fiabilité de l'approvisionnement énergétique a également généré des effets économiques indirects. Grâce à une électricité stable, les petites entreprises peuvent fonctionner de manière continue, les services publics gagnent en efficacité et les administrations locales planifient avec davantage de visibilité. Des observateurs européens soulignent que ces améliorations constituent un socle indispensable à un engagement économique plus large, incluant des échanges commerciaux, des coopérations techniques et des partenariats d'investissement.

Idris Nechirvan Barzani est explicite quant à l'ambition globale de ces projets.

" Notre objectif est de démontrer que le leadership climatique peut commencer au niveau du village, " explique-t-il. " Si cela fonctionne ici, cela peut fonctionner dans de nombreuses autres régions et au-delà. " Ce message trouve un écho en Europe, où les décideurs mettent de plus en plus l'accent sur un leadership climatique pragmatique dans les marchés émergents et les zones frontières.

Le travail de la Fondation Rwanga reflète également une évolution plus large dans la manière dont la région du Kurdistan se présente sur la scène internationale. Au-delà des prismes sécuritaire ou énergétique liés aux hydrocarbures, la région cherche désormais à être reconnue comme un acteur contribuant à la stabilité régionale et à une croissance durable. Le rôle d'Idris Nechirvan Barzani, à la fois homme d'affaires et philanthrope, est central dans ce repositionnement, en combinant discipline du secteur privé et investissement social de long terme.

L'engagement européen dans la région du Kurdistan couvre déjà le commerce, l'éducation, l'aide humanitaire et le soutien à la gouvernance. Le climat et les énergies renouvelables semblent désormais s'affirmer comme un nouveau pilier de cette coopération. Des projets tels que les villages solaires offrent des points de référence concrets pour un dialogue entre institutions européennes et acteurs régionaux en quête de partenaires crédibles pour la mise en œuvre des politiques climatiques.

Si l'ampleur de l'initiative reste modeste au regard des stratégies énergétiques nationales, sa portée réside dans la clarté de son objectif. En plaçant les citoyens, les économies locales et les contraintes environnementales au cœur de son action, Idris Nechirvan Barzani, avec la Fondation Rwanga, promeut une forme de leadership climatique étroitement alignée sur l'agenda européen en matière de développement et de durabilité.

Alors que l'Europe cherche de plus en plus des partenariats extérieurs alliant responsabilité climatique et résilience économique, l'expérience des villages solaires de la région du Kurdistan s'impose progressivement dans le débat. En son centre figure Idris Nechirvan Barzani, dont l'action illustre la manière dont un investissement philanthropique ciblé peut converger avec des priorités internationales plus larges et ouvrir de nouvelles perspectives de coopération entre l'Europe et le Moyen-Orient.

À propos de l'autrice : Francesca Ming est une autrice basée dans l'Union européenne, spécialisée dans les enjeux à l'intersection de la santé, de l'énergie et des technologies. Elle s'intéresse à la manière dont l'innovation dans ces secteurs peut favoriser le changement et améliorer les conditions de vie.