Comment Deezer veut révolutionner les droits d'auteur en streaming

Comment échapper à la taxe sur le streaming de la musique promise par le Président Macron, à l'occasion de la fête de la musique ? En changeant le modèle de rémunération des artistes, répond Deezer qui lance, en collaboration avec la Sacem (organisme de collecte des droits d'auteur), une étude pour faire évoluer la rémunération des droits d'auteur.

L'idée de la plateforme est d'évaluer la viabilité de différents modèles économiques visant à rémunérer plus équitablement les auteurs, compositeurs et éditeurs. Il s'agit notamment de mesurer l'impact du modèle de redistribution dit " Artist-Centric ", au bénéfice des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique.

Dans le cadre de cette étude, Deezer et la Sacem s'engagent à explorer de nouvelles méthodes de redistribution de la valeur des écoutes en streaming pour les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique avec pour objectif de leur assurer une rémunération plus équitable.

" La Sacem a toujours été aux prémices de l'innovation du marché musical et pionnière pour saisir les opportunités d'une meilleure redistribution de valeur pour les œuvres de ses membres. En proposant, sur une base équivalente à l'" Artist Centric ", un modèle alternatif de rémunération au bénéfice de nos auteurs, compositeurs et éditeurs, nous saluons la volonté de Deezer de replacer les créateurs au cœur de leurs préoccupations. C'est pourquoi il nous semblait indispensable de lancer cette étude approfondie qui permettra peut-être, et nous l'espérons, d'accroître la valeur du streaming pour nos membres ", explique Cécile Rap-Veber, Directrice Générale-gérante de la Sacem.

En septembre 2023, Deezer a annoncé le lancement d'un modèle de streaming centré sur l'artiste (Artist-Centric) pour la musique enregistrée, conçu pour mieux rémunérer les artistes et les œuvres musicales les plus appréciées par les communautés de fans. Le nouveau modèle, entré en vigueur en octobre 2023, vise à récompenser les artistes professionnels et le soutien des fans, à supprimer les contenus parasites du catalogue (bruits de pluie par exemple) et à lutter contre la fraude.

La taille du catalogue disponible sur les plateformes numériques a explosé ces dernières années. Celui de Deezer est passé de 90 à plus de 200 millions de contenus les deux dernières années. Dans le cadre du modèle Artist-Centric, Deezer a l'intention d'appliquer une politique plus stricte à l'égard des fournisseurs pour garantir la qualité et une meilleure expérience pour les utilisateurs. Cela passe notamment par la limitation des contenus parasites non liés à des artistes.

En complément, le modèle comprend une approche centrée sur l'utilisateur (User-Centric), avec une monétisation limitée à 1 000 streams pour chaque utilisateur, quel que soit le nombre de streams par mois – garantissant ainsi un partage plus équitable des revenus entre les artistes et une baisse du risque de fraude.