Femke Bol, des Pays-Bas, a battu son propre record du monde pour remporter l'or du monde du 400 m en salle à Glasgow.
Femke Bol, des Pays-Bas, a battu son propre record du monde pour remporter l'or du monde du 400 m en salle à Glasgow. AFP

Des scientifiques ont développé un modèle mathématique qui promet d'optimiser l'entraînement des concurrents des épreuves d'athlétisme de 400 mètres et 1 500 mètres, selon une étude publiée mardi.

Le modèle est basé sur les données de performance recueillies auprès d'athlètes d'élite, dont le champion olympique norvégien du 1 500 mètres Jakob Ingebrigtsen, le détenteur du record du monde néerlandais du 400 m en salle Femke Bol et le britannique Matthew Hudson-Smith aux Championnats d'Europe 2022 à Munich.

"Nous voulions comprendre ce qui se passait au niveau physiologique lors d'un 400 mètres, qui est un sprint, et d'un 1.500 mètres, qui est la première course d'endurance", explique Amandine Aftalion, co-auteure de l'étude publiée dans la revue Frontiers in Sports et vie active, a déclaré à l'AFP.

Grâce à une nouvelle technologie de capteurs GPS placés sous les maillots des athlètes, les chercheurs ont pu tracer avec précision les vitesses de chaque athlète, leur position étant indiquée dix fois par seconde.

Ils ont intégré des équations calculant des variables physiologiques -- dépense énergétique à l'exercice, consommation maximale d'oxygène (VO2), économie de course et contrôle moteur -- autrement dit le rôle du cerveau dans le processus de mouvement comme la motivation, qui a un rôle dans la retard dans l'action.

Les données ont ensuite été examinées par des scientifiques du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) qui ont observé comment elles influençaient la vitesse des champions.

"Grâce à la quantification des coûts et des bénéfices, le modèle permet d'accéder instantanément à la meilleure stratégie pour que le coureur 'performe' de manière optimisée", indique le CNRS dans un communiqué.

L'étude montre l'importance d'un démarrage rapide dans les 50 premiers mètres, pour des raisons liées à la vitesse de consommation d'oxygène, ou celle d'une moindre décélération à la fin d'un 400 mètres.

Les simulations ont notamment expliqué la performance du coureur de demi-fond Ingebrigtsen par sa capacité à atteindre rapidement sa consommation maximale d'oxygène (VO2), et à la maintenir tout au long de la course.

Une particularité qui permet au champion olympique "de courir à un rythme plus élevé que ses concurrents tout au long de la course, même si on le voit démarrer moins fort", a expliqué Aftalion.

Le modèle pourrait déboucher sur un logiciel d'aide à la performance afin que les entraîneurs puissent "affiner la stratégie de course en fonction du profil physiologique du coureur", conclut le chercheur.