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Un peu comme pour les Pandas du zoo de Beauval, chaque naissance d'une nouvelle licorne en France est une fête ! Exemple avec Mistral AI qui fait souffler un nouveau vent d'optimisme pour l'écosystème français.

Et à l'approche des fêtes de fin d'année, c'est déjà Noël, grâce à Mistral AI qui nous offre une des plus belles opérations de levée de fonds de l'année. L'occasion de se congratuler de l'excellence technologique française, soutenue par les indispensables acteurs de cette French tech, que le monde entier nous envie.

La start-up devenue l'un des espoirs européens de l'IA et l'une des voix qui comptent dans le débat sur la régulation du secteur annonce avoir bouclé un tour de table de 385 millions d'euros mené par les fonds américains Andreessen Horowitz et Lightspeed Venture (actionnaire historique) aux côtés d'une flopée d'investisseurs dont Salesforce Ventures, BNP Paribas, CMA CGM, General Catalyst et, selon les informations des Echos, Nvidia.

Plusieurs financeurs de la première levée de fonds de 105 millions d'euros annoncée en juin dernier (Bpifrance, La Famiglia, Motier Ventures...) ont accompagné la levée de fonds.

Selon Bloomberg, la valorisation de Mistral AI avoisinerait les 2 milliards de dollars. Ce qui en fait de facto, une licorne, à savoir une société technologique valorisée au moins un milliard de dollars

En France, on compte déjà 26 start-up étant valorisées à plus d'un milliard de dollars. L'objectif du Président Macron est d'attendre la barre des 100 d'ici à 2030. Tout ce petit monde est donc prié de mettre le pied sur l'accélérateur.

Résultats, une course à la croissance est lancée dans les start-up. Et dans ce contexte, les mauvaises nouvelles n'ont pas leur place.

Ainsi les difficultés financières ou les vagues de licenciement sont considérés comme des ajustements stratégiques.

Selon le baromètre de l'emploi des start-ups en France co-édité par Motherbase et Numeum, 19 000 emplois ont été créés dans l'écosystème French Tech entre janvier et juin 2023, contre 23 000 sur la même période en 2022.

Chez Ledger, spécialiste de la conservation de cryptomonnaies dans un portefeuille physique, on explique que la société n'a pas réussi à atteindre ses objectifs de ventes sur ces derniers produits. Le tout dans un contexte de marché plutôt attentiste et qui fait la part belle à de nouveaux produits financiers qui ne nécessitent pas de solution de stockage.

Back Market, fleuron de la tech tricolore, a entamé un plan de départs volontaires afin de se séparer de 93 salariés, dont 67 en France. Cela représente 13% de l'effectif du champion des produits reconditionnés.

De son coté, la marketplace Ankorstore a effectué une coupe de 13% dans son effectif au cours des six premiers mois de l'année.

Après avoir enchaîné plusieurs levées de fonds d'envergure, dont la dernière à l'été 2021 pour un montant de près de 300 millions d'euros, la licorne française ManoMano, à l'origine d'une marketplace de bricolage et de jardinage, s'apprête elle aussi à réduire la voilure. Elle prévoit ainsi de supprimer au maximum 150 postes en France et 80 Espagne, soit 230 au total parmi les 900 collaborateurs de l'entreprise, selon Les Échos.

Pas de quoi inquiéter les investisseurs et les fonds qui n'ont aucun intérêt à voir les valorisations de leurs pépites revus à la baisse, même si l'écosystème du financement a bien conscience que le marché est en chute libre.

Un constat que partage Sébastien Le Roy, partner du fonds Serena. "Si on prend l'exemple du software, expliquait-il dans Madyness, on avait avant des sociétés avec de très belles croissances en Bourse, qui pouvaient être valorisées jusqu'à 20 fois leur revenu. Nous sommes désormais plus proches des 10, avec même un niveau médian de 6 fois". "Plutôt que de chercher le milliard de valorisation, on va chercher les 100 millions de revenu annuel récurrent", résume le partner de Serena.