Epargne, placement, argent
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Véritable star de l'été, le livret A n'en finit plus de collecter l'épargne des Français. Le livret A et son cousin, le Livret de Développement Durable et Solidaire, ont, selon la Caisse des Dépôts, enregistré en juillet un nouveau mois de forte collecte, avec 3,13 milliards d'euros, portant le total depuis le début de l'année à 37,67 milliards d'euros. L'encours de ces deux produits s'élevait ainsi, à fin juillet, à 547,4 milliards d'euros.

Si cette collecte est proche de celle de juillet 2022, soit 2,64 milliards d'euros, elle est supérieure à la moyenne de ces dix dernières années. Toujours sur cette même période, seules deux décollectes, en 2014 et 2015, ont été enregistrées, selon les experts du Cercle des Épargnants.

Malgré la décision de non-revalorisation du taux pendant 18 mois, les ménages ne modifient donc pas leur comportement d'épargne. Ils privilégient l'épargne de précaution en puisant notamment dans leurs comptes courants, dont l'encours est en forte baisse depuis le mois de septembre dernier.

Le Livret A et le LDDS sont, en revanche, concurrencés par les dépôts, les livrets bancaires et les comptes à terme, qui peuvent offrir des rendements attractifs et qui ne sont pas soumis à des plafonds de versement. Ces produits deviennent la solution de placement pour les ménages ayant saturé leurs livrets A et leurs LDDS.

D'ailleurs, du côté des banques, la foire aux promotions sur les livrets bancaires a repris de plus belle, dans les banques, à grand renfort de publicité. L'enjeu pour les banques ? Capturer les montagnes de liquidités qui dorment sur les comptes bancaires des Français.
Bien décidées à ne pas subir l'augmentation de la rémunération des livrets, qui pèse sur leurs comptes, elles cherchent à profiter du mouvement avec leurs propres solutions d'épargne, devenues de nouveaux produits d'appel.

À côté des livrets réglementés ou bancaires, les super livrets reviennent donc en force. BforBank (Crédit Agricole), Monabanq (Crédit Mutuel Alliance Fédérale), Fortuneo (Arkéa), Hello Bank (BNP Paribas), ou encore Boursorama (Société Générale) ont lancé des produits d'appel alléchants, avec des rémunérations pouvant dépasser les 5 %. Mais attention, les super livrets sont fiscalisés. Le taux annoncé est un taux brut, car les intérêts sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) au taux global de 30 % (17,2 % de prélèvements sociaux et 12,8 % d'imposition fiscale).

Autre solution, les comptes à terme. Il s'agit d'un compte d'épargne sécurisé, qui en échange du placement d'une somme bloquée pendant une durée déterminée (de quelques mois à quelques années), permet de bénéficier de taux d'intérêt attractifs.
Réglementairement, ils sont garantis par le Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution (FGDR) à hauteur de 100 000 euros par déposant et par établissement. Donc il n'y a pas de risque de perte sur le capital investi. Comme les super livrets, les comptes à terme sont imposés au prélèvement forfaitaire unique (PFU, aussi appelé flat tax), dont le taux est de 30 %. Ce taux se compose des prélèvements sociaux (17,2 %) ainsi que d'un taux fixe de 12,8 % au titre de l'impôt sur le revenu.

Petite astuce pour les contribuables se situant dans les tranches marginales d'imposition (TMI) les plus basses du barème de l'impôt sur le revenu (0 % et 11 %) : ils pourront opter pour le barème progressif de l'impôt sur le revenu pour déclarer leurs gains. Ainsi, ils s'acquitteront des 17,2 % de prélèvements sociaux et éventuellement d'un prélèvement complémentaire (0 % ou 11 % selon la tranche marginale dans laquelle ils se situent). Ce qui est inférieur à la flat tax 30 %. En optant pour le barème progressif, une partie de la CSG est déductible.

Les comptes à terme sont encore essentiellement l'apanage des banques en ligne ou des établissements de crédit spécialisés qui ont besoin de liquidités pour financer leur activité de leasing automobile, comme Distingo Bank (ex PSA Banque). L'établissement propose une rémunération pour des dépôts allant jusqu'à 100 000 euros, allant de 2,60 % pour un engagement d'un an, de 2,70 % pour 2 ans et de 2,80 % pour un produit détenu 3 ans.
Lancé en mars 2023, le compte à terme de Boursorama propose 3 % pour un placement de 12 mois. Ce produit n'est pas plafonné, mais il est nécessaire de verser au moins 30 000 euros. Comme sur la plupart des comptes à terme, il n'est ensuite pas possible de réaliser des versements complémentaires.

Lancé plus récemment, le produit d'épargne de Revolut propose d'investir dans des fonds monétaires avec un rendement net et variable allant jusqu'à 3,72 % dans sa version en dollars. S'il est soumis au risque de change, il offre une grande flexibilité aux épargnants. Baptisée "compte flexible", cette solution qui mise sur des fonds monétaires propose un rendement brut allant jusqu'à 5,32 % sans plafond de dépôts. Mais cette présentation alléchante cache quelques bémols. Premier point : les 5,32 % de rendement promis par le compte flexible Revolut sont exprimés en brut, soit avant imposition. Avec la flat tax, cela donne un taux net de 3,72 %, soit un peu au-dessus de ce que propose le livret A aujourd'hui. Deuxième point : cette rémunération n'est pas garantie, à l'inverse de celle du livret A. "Son modèle fonctionne avec un taux variable qui varie quotidiennement et suit les tendances du marché", explique le dirigeant de la fintech.

Alternative aux comptes à terme à laquelle les épargnants ne pensent pas systématiquement : les fonds euros en assurance-vie. Ces produits sont également à capital garanti. Ils présentent l'avantage de pouvoir retirer l'argent à tout moment sans fermer son contrat d'assurance-vie.

Si les meilleurs fonds euro atteignent 3 %, le rendement moyen des fonds euro a atteint 1,70 % en 2022. Les fonds euros profitent de la hausse des taux directeurs, tout comme les autres placements sécurisés, mais ils comportent une inertie liée à la nature des actifs qui les composent (essentiellement des obligations avec une maturité de plusieurs années). En période de remontée des taux, cette inertie retarde la remontée de leur performance. À l'inverse, en période de baisse, elle protège les épargnants. Ils bénéficient également d'abattements et d'une fiscalité adoucie.