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L'IA va-t-elle faire disparaître des millions d'emplois ? Chacun a sa petite théorie sur le sujet, plus ou moins pertinente. Celle de Cyril Vart, associé chez EY Fabernovel, a le mérite d'être étayée par quelques chiffres intéressants.

Alors que la révolution industrielle avait impacté le travail des cols bleus avec l'automatisation des tâches, cette révolution technologique de l'IA générative touche aujourd'hui celui des cols blancs. L'étude d'EY Fabernovel estime que 80 % des métiers seront modérément impactés par l'IA générative d'ici à cinq ans, c'est-à-dire qu'une ou plusieurs de leurs tâches évolueront, quand moins de 10 % des métiers ne seront pas impactés.

" Les IA génératives contribueront à de nouveaux usages qui ne se limiteront pas à créer de belles images ou à faire des recherches conversationnelles. On peut s'attendre à une évolution des tâches de tous les métiers, sans pour autant que cela ne les détruise. À la clé, un gain de temps évident qui pourra être mis à profit dans les choix stratégiques des entreprises pour développer les compétences de tous leurs collaborateurs ", déclare Cyril Vart.

Pour illustrer ces évolutions des métiers, l'étude fait la projection de cinq métiers - enseignant, infirmier libéral, avocat, consultant, data scientist - afin d'appréhender les changements à venir et de discerner les tâches qui peuvent être partiellement ou totalement déléguées à l'IA de celles qui resteront au cœur de chaque profession.

Pour le métier d'infirmier libéral, un soignant passe plus de 50 % de son temps à renseigner les dossiers et seulement 13 % à parler avec le patient lors d'un rendez-vous médical, selon Nuance HealthCare. On comprend vite que l'intelligence artificielle générative peut jouer un rôle pour libérer du temps dans les tâches administratives. En déléguant une partie de l'organisation de ses tournées pour lui suggérer un trajet optimal, en préremplissant les dossiers médicaux ou encore en automatisant certaines tâches logistiques, le gain de temps peut être réparti, par exemple, dans plus d'accompagnement personnalisé des patients, de pédagogie médicale ou de recherche clinique.

Mais pour que ce " grand remplacement " des tâches devienne réalité, un obstacle demeure. Le coût. Une requête sur un modèle généraliste pourrait coûter de l'ordre de 7 centimes de dollars, selon les calculs d'EY Fabernovel.

Conséquence : pour être rentable demain, si OpenAI décide par exemple de choisir le modèle de licence (contre la publicité principalement pour Google), le prix sera extrêmement élevé à l'usage pour les entreprises, représentant un nouveau centre de coûts important. Pour une entreprise de 10 000 salariés où 5 000 salariés feraient 10 requêtes par jour, cela représenterait un coût de plus de 100 000 dollars par mois.