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La France a renforcé sa lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC-FT) grâce à une collaboration étroite entre les autorités, les administrations et les professionnels du secteur privé. Les chiffres de 2023 témoignent d'une forte implication de tous les acteurs, avec une augmentation significative des déclarations de soupçon et des informations échangées.

Une forte mobilisation des professionnels du secteur financier et non-financier

En France, la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme s'appuie sur une collaboration efficace entre les différentes autorités, administrations et les professionnels du secteur privé. Ces derniers jouent un rôle essentiel dans le dispositif préventif national, comme en témoigne la hausse de 15 % des déclarations de soupçon transmises par les professionnels des secteurs financier et non-financier en 2023, soit un total de 186 554 déclarations.

Le secteur financier reste le principal contributeur, représentant 94 % des déclarations de soupçon reçues. Les banques et établissements de crédit, ainsi que les établissements de paiement, sont les principaux déclarants. L'activité déclarative des établissements de monnaie électronique (EME) et des prestataires de services sur actifs numériques (PSAN) a connu une forte augmentation cette année (+ 146 % et + 339 % respectivement). Cette mobilisation est en adéquation avec le risque BC-FT " très élevé " identifié par l'Analyse nationale des risques (ANR).

Du côté du secteur non-financier, le volume de déclarations de soupçon a augmenté de 8 % par rapport à l'année précédente. Cette croissance est notamment due à une intensification de la pratique déclarative chez les notaires, les casinos et clubs de jeux, ainsi que les opérateurs de jeux.

Tracfin, un acteur clé dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme

Tracfin, le service de renseignement placé sous l'autorité du ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, joue un rôle central dans la lutte contre les circuits financiers clandestins, le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. En plus des déclarations de soupçon des professionnels du secteur privé, Tracfin reçoit et traite des informations de soupçon transmises par divers organismes publics ou chargés d'une mission de service public. Ces informations ont augmenté de 4 % en 2023, atteignant un total de 2 428 transmissions.

Pour améliorer l'efficacité de ses actions, Tracfin a entamé en 2023 le déploiement d'une nouvelle version du formulaire de déclaration de soupçon, adaptée aux spécificités des différents professionnels. Ce formulaire permettra d'obtenir des données mieux structurées et de mieux traiter le flux croissant d'informations reçues, renforçant ainsi les missions d'analyse stratégique et opérationnelle.

Des échanges renforcés pour une lutte plus efficace

La lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme nécessite une coopération étroite entre tous les acteurs concernés. En 2023, Tracfin a organisé plus de 150 rencontres avec les professionnels ou leurs autorités de supervision, sous différents formats. Ces échanges opérationnels visent à partager les informations sur les risques et tendances de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, permettant aux différentes catégories de déclarants d'affiner leur classification des risques et leurs critères d'alerte.

Les chiffres de 2023 témoignent de la forte mobilisation de l'ensemble des acteurs impliqués dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme en France. Grâce à une collaboration renforcée et à des outils adaptés, la lutte contre ces phénomènes illicites continue de progresser.