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Après une reprise post-COVID-19, les investissements directs étrangers (IDE) en Europe ont subi un coup d'arrêt en 2023.

Avec 5 694 projets d'IDE annoncés, le nombre de projets a diminué de 4% par rapport à 2022, de 11% par rapport à 2019 et de 14% par rapport au record établi en 2017. Cette tendance à la baisse s'explique par les tensions géopolitiques, les changements radicaux dans les modes de travail et la concurrence avec d'autres régions du monde.

Des changements radicaux dans les modes de travail et des défis géopolitiques

Les nouvelles méthodes de travail, telles que le télétravail et l'utilisation croissante de la technologie collaborative, ont eu un impact sur l'investissement immobilier. Les investisseurs ont dû revoir leurs stratégies immobilières, ce qui a entraîné une baisse de 51% du nombre de sièges régionaux en Europe en 2023. De plus, le succès de l'Inflation Reduction Act (IRA) aux États-Unis a détourné une partie des investissements de l'Europe vers les États-Unis, avec une chute de 15% des projets annoncés par les entreprises américaines en Europe en 2023.

Une perte d'attractivité préoccupante

Les investissements étrangers sont des contributeurs essentiels à l'économie européenne, en créant des emplois, en stimulant l'innovation et les exportations. Cette perte d'attractivité pose problème, d'autant plus que l'Europe souffre de la comparaison avec les États-Unis et l'Asie en termes de croissance économique. Les décideurs politiques et les entreprises doivent travailler ensemble pour créer les conditions propices à l'épanouissement de l'investissement.

Les secteurs et les pays les plus touchés

Les secteurs des logiciels et services informatiques et des services aux entreprises et aux professionnels ont connu une baisse des projets d'IDE en 2023, respectivement de 19% et 27%. En revanche, l'industrie manufacturière a montré une résilience remarquable, avec une baisse de seulement 1% des projets d'IDE. Les investissements dans le tourisme et la culture ont même bondi de 130% en 2023, grâce à la reprise du secteur.

Des disparités entre les pays européens

La France reste le pays européen le plus attractif, malgré un repli de 5% des projets d'investissement. Le Royaume-Uni se classe en deuxième position, avec une augmentation de 6% des projets d'IDE, tandis que l'Allemagne connaît une baisse de 12% des projets d'investissement. Les investisseurs considèrent Londres comme la ville la plus attrayante pour les investissements, suivie de près par Paris.

Des signes de reprise, mais des risques subsistent

À court terme, un rebond des investissements étrangers est envisageable, avec 72% des dirigeants interrogés déclarant que leur organisation prévoit d'étendre ou d'établir des activités en Europe au cours des douze prochains mois. Cependant, la prudence reste de mise, car les risques géopolitiques et économiques n'ont pas complètement disparu.

L'importance de la stabilité et de la compétitivité

Les investisseurs sont optimistes quant aux perspectives à long terme de l'Europe, estimant que la situation économique devrait progressivement s'améliorer. Toutefois, des défis demeurent, tels que l'augmentation de la " charge réglementaire ", les prix de l'énergie et les problèmes d'approvisionnement, ainsi que l'instabilité politique. Les décideurs politiques doivent prendre des mesures audacieuses et décisives pour renforcer l'attractivité de l'Europe et sécuriser la reprise.