Les gens se rassemblent pour montrer leur soutien au nouveau chef militaire du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, et exigent le départ de l'ambassadeur de France à Ouagadougou
Les gens tiennent une pancarte alors qu'ils se rassemblent pour montrer leur soutien au nouveau chef militaire du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, et exigent le départ de l'ambassadeur de France à la place de la Nation à Ouagadougou, Burkina Faso, le 20 janvier 2023. La pancarte se lit comme suit : "L'armée française sortez de notre pays". Reuters

La France retirera ses troupes du Burkina Faso le mois prochain après que la junte militaire lui a demandé de partir, a annoncé mercredi le ministère des Affaires étrangères, ce qui réduira encore sa présence dans une région confrontée à une insurrection islamiste croissante.

Les protestations des opposants à la présence militaire française ont augmenté au Burkina, en partie liées au sentiment que la France n'a pas fait assez pour lutter contre le militantisme islamiste qui s'est propagé ces dernières années à partir du Mali voisin.

La France conserve quelque 200 à 400 forces spéciales au Burkina. Il a retiré ses forces du Mali l'année dernière après que la junte militaire a déployé des sous-traitants militaires russes dans le pays.

Lundi, le Burkina a déclaré qu'il avait décidé de mettre fin à un accord militaire qui permettait aux troupes françaises de combattre les insurgés sur son territoire parce que le gouvernement veut que le pays se défende.

Dans un communiqué envoyé à Reuters, le ministère français a déclaré avoir été informé mardi 24 janvier qu'un accord de 2018 sur le statut des troupes françaises dans le pays avait été résilié.

"Conformément aux termes de l'accord, la dénonciation prend effet un mois après réception de la notification écrite. Nous nous conformerons aux termes de cet accord en nous conformant à cette demande."

La télévision nationale du Burkina a rapporté samedi que le gouvernement avait suspendu un accord militaire de 2018 avec Paris le 18 janvier, donnant à la France un mois pour retirer ses troupes.

Le pays d'Afrique de l'Ouest fait face à une insurrection islamiste de groupes liés à Al-Qaïda et à l'État islamique, qui ont pris le contrôle de vastes étendues de terres et déplacé des millions de personnes dans la région élargie du Sahel, juste au sud du Sahara.

Des sources françaises de la défense et de la diplomatie ont déclaré que les forces spéciales pourraient être déplacées au Niger, où un important contingent de forces françaises et européennes est désormais basé. Paris a également une importante présence militaire au Tchad.

Des soldats montent la garde dans un véhicule blindé dans une rue de Ouagadougou
Des soldats de la nouvelle junte montent la garde dans un véhicule blindé à Ouagadougou, Burkina Faso, le 1er octobre 2022. Reuters