Mutuelles santé en France
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"Il vaut mieux être jeune et en bonne santé que vieux et malade ! Voici le résumé de la dernière étude du courtier Meilleurtaux Assurances qui compare le coût moyen des mutuelles santé dans toute la France.

Pour un couple actif avec deux enfants à charge de 3 et 7 ans, assurés en santé avec un niveau de garanties classique, la facture mensuelle tourne autour de 100 euros. C'est dans les départements de la Moselle et du Bas-Rhin que les tarifs sont les plus bas : 53,56 euros par mois. À l'inverse, la cotisation grimpe à 107,94 euros à Paris.

Mais pour les seniors de 60 ans, en couple, assurés en santé avec un niveau de garanties renforcé, la douloureuse flirte avec les 300 euros, un tarif en hausse de 5 %.

" L'année 2023 est à nouveau marquée par des augmentations tarifaires et cette tendance n'est pas près de s'inverser avec des dépenses de santé qui augmentent chaque année du fait, notamment, du vieillissement de la population. D'autant que des transferts de charge de l'assurance maladie vers les complémentaires santé sont prévus dans le cadre d'une extension du 100% Santé ", indique Samuel Bansard, président de Meilleurtaux Assurances.

Alors comment expliquer de telles différences de prix entre les régions ? Si le différentiel de prix établi à l'échelle nationale par les complémentaires santé peut être dû à une consommation de soins différente et à une pratique plus ou moins systématique des dépassements d'honoraires, la mise en place du dispositif 100% Santé, basé sur un système de redistribution, pourrait bien accentuer ce phénomène via son " autofinancement ".

" La réforme du 100% Santé a un impact majeur dans les tendances observées ces deux dernières années. Le financement de cette réforme semble avoir été mal évalué lors de sa mise en place et impacte directement les cotisations des Français. On peut clairement regretter l'absence d'un premier bilan de cette réforme à l'heure où une extension du dispositif est enclenchée ", complète Samuel Bansard.

11 % de hausse des mutuelles en 2024

Qu'en sera-t-il alors pour 2024 ? Les premières projections font état de fortes revalorisations à venir avec des indexations entre 9 et 11 %, conséquences des différentes négociations conventionnelles (convention dentaire, revalorisation de la consultation chez les médecins généralistes et spécialistes, ...), transfert de charges et de l'évolution du 100% Santé.

Pour les cabinets d'experts Facts & Figure et Addactis, la hausse pourrait atteindre 8 % en moyenne, alimenté par le contexte inflationniste mais surtout le transfert de charge de l'Assurance maladie vers les complémentaires santé. Le remboursement des soins dentaires va en effet passer de 70 % à 60 % à partir du 1er octobre, ce qui va se traduire par un reste à charge supplémentaire d'un demi-milliard d'euros par an pour les mutuelles, estime la Fédération nationale de la Mutualité française.

A cela, s'ajoute la hausse de 1,50 euro du tarif des consultations médicales, qui entre également en vigueur dès le mois prochain.

"L'assurance santé n'a plus de marges permettant de compenser l'évolution des risques futurs. Or, les assureurs sont soumis à une exigence de solvabilité, donc c'est aussi dans l'intérêt des assurés", constate Addactis.

Tenant compte de ce contexte et de la nécessité de proposer un tarif adapté aux besoins de leurs assurés, certains acteurs commencent aussi à sortir des "contrats non responsables". Ils ne seraient plus tenus, par exemple, de proposer le remboursement de tous les soins, ni de proposer un tarif identique pour tous les assurés du même âge, quel que soit l'état de santé.

En revanche, ils ne pourront plus bénéficier des avantages fiscaux réservés aux contrats responsables, comme la possibilité pour les salariés de déduire de leurs impôts les cotisations versées pour un contrat responsable . De même les indépendants peuvent déduire la cotisation versée à la mutuelle TNS de leur bénéfice . Les employeurs, de leur coté, bénéficient d'une exonération de charges sociales avec un plafonnement  et les assurances santé bénéficient d'une baisse de la taxe de solidarité additionnelle (TSA) de 7 %.