niveau des élèves en mathématiques Pisa
Pexels

La douche froide ! On s'y attendait, mais l'eau est plus fraîche qu'à l'accoutumé. La dernière étude/enquête du programme international pour le suivi des acquis des élèves, Pisa pour les intimes, vient de tomber.

Il s'agit d'un ensemble d'études menées par l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) visant à mesurer les performances des systèmes éducatifs des pays membres et non membres.

Et selon la dernière enquête Pisa, publiée mardi 5 décembre, les résultats des élèves français de 15 ans se situent "seulement" dans la moyenne des pays de l'OCDE, avec un score de 474 points en mathématiques et en compréhension de l'écrit.

Surtout, les résultats sont en chute libre depuis 2018, avec une baisse inédite dans la première discipline (-21 points), une tendance que l'on retrouve toutefois dans la plupart des pays membres. A titre de comparaison, l'Estonie, qui n'impose que 38 % d'instruction dans les savoirs fondamentaux à ses écoliers, est classée première en mathématiques et deuxième en compréhension de l'écrit (hors pays d'Asie).

Une enquête TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study) de 2020 est encore plus sévère à l'égard de la France, classée dernière au sein de l'Union européenne pour les maths en classe de CM1 et avant-dernière en 4e.

Bref, la France est nulle en math ! Hasards du calendrier (ou pas !), l'Institut économique Molinari vient de publier une étude inédite visant à comparer le rapport coût/efficacité des différents pays européens en termes d'éducation et de formation. Résultats ?

La France dépense 7 890 euros par an par élève du primaire et secondaire (ou 22,5 % du PIB par habitant par élève, vs 21,7 % en Europe) et 70 % des élèves de 15 ans n'ont pas de difficulté en compréhension de l'écrit, mathématique et science (vs 69 % dans les 30 pays étudiés).

Les deux pays les plus performants sont l'Estonie et l'Irlande. La dépense par élève est élevée en Estonie (23,8 % du PIB par tête vs 21,7 % en Europe) mais les résultats sont excellents avec 83 % des élèves n'ayant aucune difficulté (vs 68,7 % en Europe). L'Irlande dépense moins que la moyenne avec des résultats très bons, 77 % des élèves n'ayant aucune difficulté (vs 68,7 % en Europe).

Si les ressources françaises étaient dépensées aussi bien qu'en Estonie ou Irlande, le même résultat aurait été obtenu en 2018 en diminuant de 15,3 % la dépense par élève en pourcentage du PIB/tête, soit une économie de 1 200 euros par élève du primaire et du secondaire.

Pour l'enseignement supérieur, la France est au 27e rang sur 30 en efficacité de la dépense.

Elle dépense plus par élève (31,7 % du PIB par habitant par an vs 31,3 % en Europe) mais obtient un taux d'emploi moindre (84,6 % 1 à 3 ans après le diplôme, vs 85,6 % en Europe).

Si la France était au niveau des pays les plus performants (Grèce, Islande, Lettonie, Malte), elle aurait atteint en 2018 le même niveau d'intégration des jeunes diplômés en économisant 12,1 % des dépenses liées à l'enseignement supérieur. Actualisé aux prix de 2022, cela représenterait une économie de 3,8 milliards d'euros sur 32 milliards d'euros de dépense d'enseignement supérieur.

Au total, La France se situe à la 22e place sur les 30 pays d'Europe étudiés. Les causes de mauvais classement, l'inefficience du système qui coûte 18 milliards d'euros par an en considérant les lacunes dans la transmission des compétences de base et l'intégration dans l'emploi. Elle est de 14 milliards si l'on se focalise sur la seule inadéquation de l'éducation et de la formation avec le marché de l'emploi.

Selon Molinari, en retenant le milieu de cette fourchette, on peut affirmer que si le système français se rapprochait des systèmes les plus efficaces, les mêmes résultats auraient dû être atteints en économisant 16 milliards d'euros ou 9,4 % de la dépense intérieure d'éducation de 2018.

Une étude à mettre au-dessus de la pile des dossiers de Gabriel Attal, notre ministre de l'éducation, qui a décidé de lancer " un choc des savoirs ".

Au programme, la création de groupes de niveaux dans les classes, le retour du redoublement à la main des professeurs, l'accès au lycée conditionné à l'obtention du brevet. Et la mise en place de la "méthode Singapour" pour remonter le niveau en mathématiques.

Espérons que cela nous permette de nous rapprocher de ce pays qui truste la première place du classement Pisa depuis plusieurs années !