Des composants de boîtes de vitesses sont visibles à l'usine du constructeur automobile Stellantis à Metz
Reuters

Alors que les PMI manufacturiers continuent d'évoluer en zone négative, voire dépressive en Europe, les indicateurs des services rebaissent nettement dans la plupart des pays à l'exception du Japon. Analyse de la société Riches Flores Research.

Inflation et hausses de taux semblent commencer à peser davantage sur la demande des ménages et les entreprises rencontrent plus de difficultés à répercuter la hausse de leurs coûts dans leurs prix. Un mauvais mix alors que les tensions renouvelées sur les prix des intrants ne vont pas dans le sens souhaité par les banques centrales.

L'indice PMI des grands pays
Riches Flores research

Les PMI européens se sont, au mieux, maintenus à de très bas niveaux sur fond de nette dégradation du côté des services. La croissance du deuxième trimestre, un peu supérieure aux attentes en zone euro et au Royaume-Uni, n'a donc pas été synonyme d'amélioration durable. Loin des données encourageantes des dernières semaines, les PMI américains renvoient l'image d'une conjoncture en net ralentissement. Finalement seul le Japon résiste. En l'absence de resserrement monétaire, le reflux de l'inflation semble aider le tertiaire à mieux tirer son épingle du jeu.

Beaucoup moins de croissance mais un peu plus d'inflation en zone euro

Le PMI composite a baissé d'un point et demi, à 47, en zone euro, sous l'effet d'une nette baisse des services, à 48,3 après 50,9. L'industrie manufacturière a regagné un point, à 43,7. Selon S&P, le recul de la demande s'est encore amplifié par rapport aux mois précédents et le volume de travail s'est également contracté : les créations de postes ont affiché leur plus faible croissance depuis le début d'année 2021.

Malgré tout, les tensions inflationnistes réapparaissent. Ainsi, l'inflation des prix payés et des prix facturés se serait accélérée, notamment outre-Rhin.

Sur le front de l'activité, l'Allemagne semble particulièrement malmenée : le PMI composite y a chuté de quasiment quatre points, à 44,7, son plus bas niveau depuis la première vague de Covid, avec la chute de l'indice des services de 52,3 à 47,3. L'indice manufacturier est, de son côté, resté particulièrement déprimé, à 39,1 (+0,3).

En France, l'indice PMI composite a stagné à 46,6, en zone de franche contraction. Les évolutions par rapport à juillet ont été moins nettes qu'outre-Rhin, avec une baisse de quatre dixièmes dans les services, à 46,7 et un rebond, pour l'heure anecdotique, dans l'industrie manufacturière, de 45,1 à 46,4.

L'indice PMI français
Riches Flores research

L'économie britannique, à nouveau, aspirée par le bas

Après un léger mieux au deuxième trimestre, l'économie britannique semble dévisser, comme signalé ces deux dernières semaines par bon nombres d'indicateurs. Le PMI services y a reculé en zone de contraction, à 47,8 et le PMI manufacturier a perdu plus de terrain encore, à 42,5. L'indicateur composite perd 2,9 points, à 47,9 sous l'effet combiné de l'inflation et de la hausse des taux d'intérêt sur la demande.

Les Etats-Unis déçoivent

Loin des prévisions de la Fed d'Atlanta de la semaine dernière, qui laissaient entrevoir une très forte croissance (5,8 % r.a.) au troisième trimestre, le PMI composite américain s'est fortement replié, à 50,4, soit en zone de quasi-stagnation. Les indices des services et de l'industrie manufacturière ont respectivement perdu 1,3 et deux points, à 51 et

47. Les commandes pâtissent du reflux de la demande domestique et de la faiblesse des ordres à l'exportation, notamment, due aux difficultés de la zone euro. Sur le plan domestique, l'inflation et les hausses de taux d'intérêt mordent sur le pouvoir d'achat des ménages et obligent les entreprises à limiter leurs prix de vente, malgré, là aussi, une hausse des prix des intrants (MP et salaires, notamment). Les créations d'emplois ont une nouvelle fois ralenti.

L'indice PMI américain
Riches Flores research

Le Japon s'en tire mieux

Après un très bon PIB deuxième trimestre, le Japon continue d'engranger de bonnes surprises. Les PMI composites et des services ont regagné, environ, un demi-point, à respectivement 54,3 et 52,6. Le climat des affaires manufacturier est resté en zone de très légère contraction, à 49,7. La demande reste solide et, si les prix des intrants se tendent à nouveau, cela affecte peu les prix facturés. Manifestement, l'option monétaire de la BoJ porte ses fruits.

La Société RichesFlores Research élabore des diagnostics économiques et financiers. Elle produit des analyses et prévisions économiques internationales ainsi qu'une recherche transversale sur les développements de l'économie mondiale à court, moyen et long termes.