Le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis, était en Chine la semaine dernière après que Bruxelles a lancé une enquête sur les subventions chinoises aux voitures électriques.
Le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis, était en Chine la semaine dernière après que Bruxelles a lancé une enquête sur les subventions chinoises aux voitures électriques. AFP

L'UE indiquera mardi comment Bruxelles va se mobiliser pour contrer les politiques commerciales agressives de la Chine, notamment en dévoilant une liste de technologies sensibles qui doivent être tenues hors de portée de Pékin.

Bruxelles construit un arsenal commercial pour protéger le bloc des actions des pays rivaux, y compris un outil visant à punir les nations qui cherchent à faire pression sur l'un de ses États membres.

La Commission européenne publiera une liste de technologies critiques qu'elle estime que l'Europe ne doit pas mettre facilement à la disposition des pays où Bruxelles craint qu'elles puissent nuire à la sécurité du bloc, aux intérêts de l'UE ou aux droits de l'homme.

Le Parlement européen devrait également donner son feu vert mardi à un mécanisme qui permettrait au bloc d'imposer des droits de douane, de restreindre les investissements et de limiter l'accès aux marchés publics pour les pays considérés comme se livrant à un chantage économique.

Il s'agit d'une réponse à un différend avec la Chine concernant les restrictions commerciales imposées à la Lituanie, membre de l'UE, après que celle-ci ait renforcé ses liens avec Taïwan.

Les députés interrogeront également la commission mardi sur les relations de l'UE avec la Chine à la suite de la visite du commissaire au Commerce Valdis Dombrovskis en Chine le mois dernier.

Bien que l'Union européenne affirme chercher à maintenir le dialogue avec Pékin, Bruxelles a intensifié ses efforts pour restreindre les échanges commerciaux essentiels avec la Chine.

Cela fait partie d'une stratégie de " réduction des risques " mais non de " découplage " de la Chine, lancée par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Elle a souligné à plusieurs reprises la nécessité pour l'Europe de produire davantage sur le continent et de travailler avec des pays plus amis pour assurer la " sécurité économique ", une expression souvent utilisée depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie l'année dernière.

Après l'invasion de Moscou, l'UE a dû trouver rapidement de nouvelles sources d'énergie après une dépendance excessive à l'égard du pétrole et du gaz russes.

Les technologies clés pourraient inclure l'informatique quantique, les semi-conducteurs avancés et l'intelligence artificielle.

En juin, Von der Leyen a déclaré que l'UE étudiait un " ensemble limité et restreint de technologies de pointe ", ajoutant : " Ici, nous voulons nous assurer qu'elles n'améliorent pas les capacités militaires de certains pays préoccupants ".

Les responsables de l'UE ont déjà fait part de leurs inquiétudes quant au fait que l'Europe ne dispose pas de son propre moyen d'évaluer quelles exportations de technologies pourraient être préjudiciables au bloc.

Il n'y a aucune mention directe de la Chine, mais l'objectif des mesures plus strictes est clair.

La commission travaille sur une proposition sur les investissements à l'étranger qui pourrait restreindre le financement à l'étranger des entreprises européennes.

Le pays prépare déjà une loi visant à réduire sa dépendance à l'égard de la Chine pour les matières premières critiques, utilisées pour fabriquer des produits comme les voitures électriques.

La Chine a déjà décidé en juillet de restreindre l'accès à deux métaux rares – le gallium et le germanium – essentiels à la fabrication de semi-conducteurs.

Dans sa dernière salve contre la Chine, Bruxelles a ouvert le mois dernier une enquête sur les subventions chinoises aux voitures électriques après avoir affirmé qu'elles conduisaient à une concurrence déloyale sur le marché européen.

L'enquête a fait craindre une guerre commerciale avec Pékin, dans la mesure où l'UE pourrait décider d'imposer des droits de douane sur les voitures électriques chinoises supérieurs au taux standard de 10 % de l'UE si elle concluait à l'existence de pratiques déloyales.