La France et l'Angola ont signé un accord de développement agricole dans le cadre d'une campagne de renforcement des relations
La France et l'Angola ont signé un accord de développement agricole dans le cadre d'une campagne de renforcement des relations AFP

Le président français Emmanuel Macron a poursuivi vendredi sa tournée africaine visant à renouer des liens effilochés, signant un accord économique avec l'Angola.

Dans la capitale angolaise Luanda, Macron s'est entretenu avec son homologue Joao Lourenço, désignant le pays riche en pétrole comme le "partenaire stratégique de la région".

Macron, qui avait auparavant présidé un forum économique auquel ont participé plus de 50 entreprises françaises, a déclaré lors d'une conférence conjointe avec Lourenço qu'au "cœur de cette visite se trouve le renforcement des partenariats agricoles" avec l'Angola.

La France, a-t-il dit, cherche à "construire un partenariat équilibré et réciproque" avec l'Angola.

"Cela correspond à l'idée que je me fais de ce partenariat économique entre le continent africain et la France", a déclaré Macron à une centaine de délégués plus tôt.

"Les mentalités ont changé", a-t-il déclaré, ajoutant que la France souhaitait trouver des solutions qui profitent aux deux parties, plutôt que "d'imposer des solutions toutes faites".

La France est impliquée depuis des décennies dans l'industrie pétrolière dans ce pays d'Afrique australe lusophone, qui est l'un des principaux producteurs de pétrole brut du continent.

La visite de Macron a été l'occasion d'explorer la coopération dans d'autres secteurs.

Les deux gouvernements ont signé un accord pour stimuler le secteur agricole angolais, en particulier "la résilience climatique et la sécurité de l'eau", en plus d'aider à réorganiser la production de café, de soja, de coton et de produits laitiers, entre autres secteurs.

L'objectif devrait être de développer une "stratégie faite en Afrique", a-t-il déclaré.

La visite de Macron s'inscrit dans le cadre d'une campagne visant à renforcer les liens français avec l'Afrique anglophone et lusophone.

Il est arrivé jeudi soir à Luanda en provenance du Gabon, et devrait se rendre à Brazzaville vendredi avant de terminer sa tournée à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.

Le sentiment anti-français est élevé dans certaines anciennes colonies africaines alors que le continent devient un champ de bataille diplomatique renouvelé, avec une influence russe et chinoise croissante.

Jeudi, Macron a déclaré que l'ère de l'ingérence française en Afrique était terminée et qu'il n'y avait aucune envie de revenir dans le passé.

"L'ère de la Francafrique est bien révolue", a déclaré Macron à Libreville, la capitale du Gabon, faisant référence à la stratégie post-colonisation consistant à soutenir les dirigeants autoritaires pour défendre les intérêts français.

Macron se rend ensuite au Congo-Brazzaville, une autre ancienne colonie française, où Denis Sassou-Nguesso règne d'une main de fer depuis près de quatre décennies.

Jeudi, des groupes de défense des droits congolais ont demandé au président français de faire part de leurs préoccupations à Sassou-Nguesso et ont plaidé pour la libération des anciens candidats à la présidentielle Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa.

Les deux hommes ont chacun été emprisonnés pendant 20 ans en 2016 pour avoir mis en danger la sécurité de l'État après s'être présentés contre Sassou-Nguesso lors d'élections présidentielles contestées suivies de violences.

Macron se rendra ensuite en République démocratique du Congo voisine, qui était gouvernée par la Belgique à l'époque coloniale.

Mais il y a eu des réserves sur la visite du dirigeant français.

Des dizaines de jeunes manifestants congolais brandissant des drapeaux russes se sont rassemblés mercredi devant l'ambassade de France à Kinshasa pour dénoncer la visite de Macron.

A la veille de son arrivée à Kinshasa, 20 mouvements citoyens ont écrit dans un communiqué que Macron "n'est pas le bienvenu en RD Congo".

Dans un communiqué séparé, quelque 150 ONG ont exigé que Macron soutienne les "appels à des sanctions" contre le Rwanda, et "aide la RDC à organiser son autodéfense".

La RDC accuse son petit voisin le Rwanda de soutenir le groupe rebelle M23 dans l'est du pays, une accusation démentie par Kigali.

Macron a également félicité Lourenço pour ses efforts de médiation visant à désamorcer les tensions entre le Rwanda et la RDC.

La France et ses alliés occidentaux accusent le groupe de mercenaires russes Wagner, fortement impliqué dans les combats en Ukraine, d'être actif au Mali et en République centrafricaine, également autrefois gouvernés par la France.