En gardant Borne, Macron opte pour la "stabilité"
En gardant Borne, Macron opte pour la "stabilité" AFP

Le président français Emmanuel Macron maintient son Premier ministre en place, a déclaré son personnel, mettant fin à des semaines de spéculations sur une éventuelle réinitialisation après les crises successives qui ont secoué son gouvernement.

Le temps d'Elisabeth Borne à la tête du gouvernement a inclus les épisodes les plus turbulents à ce jour pour le second mandat de Macron à la tête de la France.

Au cours des derniers mois, la nation a été secouée par des troubles liés à une réforme contestée des retraites, puis des émeutes déclenchées par le meurtre par un policier d'un adolescent d'origine nord-africaine.

Selon la tradition politique française, les Premiers ministres durent rarement plus de quelques années, Macron en étant à son troisième depuis son arrivée au pouvoir en 2017.

Leur remplacement est souvent le signe d'une nouvelle orientation politique.

Des rumeurs persistantes étaient centrées sur la nomination par Macron du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin comme successeur de Borne, en partie en reconnaissance de sa gestion des émeutes qui se sont atténuées après le déploiement de dizaines de milliers de policiers.

Mais au final, Macron a opté pour le statu quo, a déclaré lundi soir un membre de son entourage.

"Pour assurer la stabilité et un travail en profondeur, le président a décidé de maintenir le Premier ministre en place", a déclaré le responsable.

Le président est sur le point de faire plus tard cette semaine une annonce "rappelant au pays sa direction claire".

Borne a déclaré qu'elle procéderait à un remaniement mineur de son cabinet cette semaine, avec la ministre adjointe Marlene Schiappa -- critiquée pour sa prétendue mauvaise gestion d'un fonds public -- et le ministre de l'Education Pap Ndiaye susceptibles d'être les premiers à partir, selon des observateurs. .

La nomination lundi du nouveau directeur de cabinet de Borne, le spécialiste du droit du travail Jean-Denis Combrexelle, semble indiquer que Borne espère un dialogue renouvelé avec les syndicats après une impasse de plusieurs mois sur une augmentation de l'âge de la retraite qu'elle a fait passer au Parlement sans un vote.

"Le calme a été rétabli", a déclaré le responsable de l'Elysée, ajoutant que les craintes de violence lors des célébrations du 14 juillet ne se sont pas matérialisées, permettant au gouvernement de se recentrer sur son programme politique.

Les alliés de Macron n'ont toujours pas la majorité absolue au parlement, et Borne pourrait être un meilleur choix pour rassembler un soutien ad hoc aux politiques de Macron que Darmanin, qui divise, a déclaré à l'AFP un ancien ministre du gouvernement.

"C'est vrai que personne d'autre ne serait mieux placé pour réunir une majorité", a déclaré l'ex-ministre.

Borne a déclaré plus tôt ce mois-ci au journal Le Parisien qu'elle avait soumis ses propositions politiques à Macron, en se concentrant sur les questions de travail, l'ordre public, le changement climatique, la santé et l'éducation.