Une poursuite intentée par l'État du Nouveau-Mexique affirme que les enfants peuvent facilement échapper aux contraintes d'âge sur Facebook ou Instagram en mentant sur leur date de naissance, puis que le contenu préjudiciable est rapidement dirigé
Une poursuite intentée par l'État du Nouveau-Mexique affirme que les enfants peuvent facilement échapper aux contraintes d'âge sur Facebook ou Instagram en mentant sur leur date de naissance, puis que le contenu préjudiciable est rapidement dirigé vers eux par le logiciel Meta. AFP

L'État américain du Nouveau-Mexique a déposé mercredi une plainte accusant Facebook et Instagram d'être un " vivier " de prédateurs ciblant les enfants.

La nouvelle poursuite intervient moins de deux mois après que des dizaines d'États américains ont accusé Meta, propriétaire de Facebook et d'Instagram, de profiter " de la douleur des enfants ", de nuire à leur santé mentale et d'induire les gens en erreur sur la sécurité de leurs plateformes.

Au total, plus de 40 États poursuivent Meta, bien que certains aient choisi de s'adresser aux tribunaux locaux plutôt que de se joindre à l'affaire fédérale.

"Notre enquête sur les plateformes de médias sociaux de Meta démontre qu'il ne s'agit pas d'espaces sûrs pour les enfants, mais plutôt de lieux privilégiés où les prédateurs peuvent échanger de la pédopornographie et solliciter des mineurs à des fins sexuelles", a déclaré le procureur général du Nouveau-Mexique, Raul Torrez, dans un communiqué.

Les enfants peuvent facilement échapper aux contraintes d'âge de Facebook et d'Instagram en mentant sur leur âge, accuse le procès, en détaillant des exemples.

Une fois sur les réseaux sociaux, les enfants sont ciblés par le logiciel Meta qui non seulement s'efforce de les maintenir engagés, mais qui leur dirige également du matériel inapproprié, selon le dossier.

"Facebook et Instagram sont un terrain fertile pour les prédateurs qui ciblent les enfants à des fins de trafic d'êtres humains, de distribution d'images à caractère sexuel, de sollicitation et de sollicitation", affirme la poursuite.

La plainte citait l'exemple d'un jeune de 12 ans qui avait ouvert un compte Facebook en donnant une fausse date de naissance et s'était rapidement vu recommander des contenus liés à la masturbation, à la nudité, au bondage et au fétichisme.

"L'exploitation des enfants est un crime horrible et les prédateurs en ligne sont des criminels déterminés", a déclaré un porte-parole de Meta en réponse à une enquête de l'AFP.

La lutte de Meta contre les prédateurs comprend l'utilisation d'une technologie sophistiquée, l'emploi d'experts en sécurité des enfants, le signalement du contenu au Centre national pour les enfants disparus et exploités et le partage d'informations avec d'autres entreprises et organismes chargés de l'application de la loi, a ajouté le porte-parole.

Meta a désactivé plus de 500 000 comptes rien qu'en août pour avoir violé ses politiques de sécurité des enfants, selon un groupe de travail de l'entreprise dédié à cet effort.

Les enfants victimes d'abus en ligne sont un sujet brûlant pour les régulateurs et les entreprises technologiques sont impatientes de montrer qu'elles prennent des mesures adéquates pour protéger les enfants et les adolescents.

Les grandes entreprises technologiques, dont Meta et Google, ont annoncé le mois dernier qu'elles s'associeraient dans un nouveau programme visant à lutter contre les abus ou l'exploitation sexuels d'enfants en ligne.

Dans le nouveau programme, appelé Lantern, les entreprises partageront les signes d'activité qui violent leurs politiques en matière d'exploitation des enfants afin que les plateformes puissent agir plus rapidement pour détecter, supprimer et signaler les contenus problématiques.

L'annonce de Lantern est intervenue le jour même où un ancien ingénieur principal de Meta a déclaré lors d'une audience au Sénat à Washington que les hauts dirigeants, dont Mark Zuckerberg, avaient ignoré ses avertissements selon lesquels les adolescents n'étaient pas en sécurité sur les plateformes de l'entreprise.

Zuckerberg est désigné comme défendeur dans la poursuite intentée par le Nouveau-Mexique.