Le logo de Société Générale est visible sur le siège social du quartier financier et d'affaires de La Défense près de Paris
Le logo de Société Générale est visible sur le siège social du quartier financier et d'affaires de La Défense près de Paris, France, le 4 février 2020. Reuters

Société Générale, la troisième plus grande banque de France, a privilégié la prudence financière aux retours rapides aux actionnaires alors qu'elle se préparait à l'arrivée d'un nouveau PDG en mai chargé de relancer sa valorisation dans un climat économique incertain.

SocGen a déclaré mercredi avoir quintuplé les provisions pour créances douteuses au quatrième trimestre, réduisant son bénéfice net sur la période de 35% par rapport à l'année précédente.

Il a également augmenté sa métrique de capital de base fin décembre, qualifiant 2023 d '"année de transition", dans le but de finaliser des accords clés après 12 mois meurtriers marqués par une sortie coûteuse de la Russie.

Les solides revenus de SocGen provenant du négoce d'obligations et de devises, du financement des entreprises et des activités de leasing automobile l'ont aidé à dépasser les attentes du marché au quatrième trimestre, avec un bénéfice net de 1,16 milliard d'euros (1,24 milliard de dollars).

Cela a battu le consensus des analystes de 834 millions d'euros fourni par Visible Alpha. Le chiffre d'affaires du groupe sur la période est également en hausse de 4% à 6,9 milliards d'euros, également supérieur aux attentes.

"Il pourrait y avoir un peu de déception sur le rendement quantique du capital à ce stade, mais les résultats sont meilleurs que prévu et nous pensons que les prévisions sont prudentes", a déclaré Barclays dans une note.

Les actions étaient en légère baisse au début de la séance parisienne, la banque ayant également annoncé un retour aux actionnaires inférieur aux attentes, avec 1,8 milliard d'euros devant être distribués en 2023, dont un plan de rachat d'actions de 440 millions d'euros.

"On avait vraiment le sentiment qu'on avait une option qui nous permettait à la fois de bien rémunérer l'actionnaire et de renforcer le capital", a déclaré le directeur général sortant Frédéric Oudéa lors d'un appel aux journalistes.

"Le conseil d'administration a estimé que c'était le bon point d'équilibre en cette année très spécifique", a-t-il ajouté, citant la vente brutale de l'unité russe Rosbank Last Bank, qui a entraîné une radiation de 3 milliards d'euros.

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PDG ENTRANT

SocGen a suivi les traces de son grand rival BNP Paribas en augmentant les provisions pour créances douteuses, comme l'ont fait la plupart des grandes banques américaines dans un contexte de craintes de récession et de croissance persistante des prêts.

Le nouveau PDG et actuel directeur de la banque d'investissement de SocGen, Slawomir Krupa, sera chargé de relancer la valorisation des actions après des années de restructurations et de performances médiocres.

Certaines des transactions et des changements opérationnels les plus importants du groupe ont été lancés en 2022 et doivent être poursuivis.

Krupa supervisera notamment la fusion des réseaux entre les deux enseignes nationales de SocGen en France, où elle peine à profiter autant que certains autres pairs continentaux de la hausse des taux d'intérêt.

Krupa a également joué un rôle déterminant dans la mise au point d'un plan visant à former une coentreprise avec AllianceBernstein sur les actions mondiales en espèces et la recherche sur les actions dans le but de suivre BNP et les principales banques de Wall Street Goldman Sachs et JP Morgan.

La banque française a réaffirmé ses objectifs financiers pour 2025, qui comprennent un coefficient d'exploitation inférieur à 62 % et un rendement attendu des fonds propres tangibles de 10 %.

(1 $ = 0,9324 euros)