L'usine d'incinération de la société française de gestion des déchets Veolia, située dans le sud de Londres, traite environ 1 000 tonnes de déchets non recyclables par jour.
L'usine d'incinération de la société française de gestion des déchets Veolia, située dans le sud de Londres, traite environ 1 000 tonnes de déchets non recyclables par jour. AFP

Veolia, l'un des principaux acteurs européens du traitement des déchets, considère la valorisation énergétique des déchets comme un moteur de croissance clé qui l'aidera à atteindre ses objectifs de zéro émission nette et à générer de la croissance pour le groupe. Un marché mondial qui représentera 500 milliards d'euros (543 milliards de dollars) par an d'ici 2030.

Pour illustrer son propos, Estelle Brachlianoff, la patronne du groupe Veolia, a tenu à faire visiter ses installations de Londres aux journalistes. L'usine d'incinération de la société française de gestion des déchets Veolia, située dans le sud de Londres, traite chaque jour quelque 1 000 tonnes de déchets non recyclables, chauffant de l'eau pour produire de la vapeur qui crée de l'électricité et chauffe des milliers de maisons à proximité.

L'incinération fait partie de la stratégie de Veolia visant à transformer ses opérations – et celles des entreprises clientes – afin de préserver les précieuses réserves d'énergie et d'améliorer l'efficacité.

Veolia, l'un des principaux acteurs européens du traitement des déchets, considère le recyclage de l'énergie perdue comme un moteur de croissance clé qui l'aidera à atteindre ses objectifs de zéro émission nette et à générer de la croissance pour le groupe.

Le marché mondial de la valorisation énergétique représentera 500 milliards d'euros (543 milliards de dollars) par an d'ici 2030, selon le groupe.

"C'est une ressource et un réservoir vraiment inexploité, qui correspond rien qu'en Europe à 400 gigawatts... c'est l'équivalent de la demande énergétique d'un pays comme l'Italie", a déclaré la directrice générale de Veolia, Estelle Brachlianoff, aux journalistes lors d'une visite aux installations de Londres.

"La chaleur gaspillée, les eaux usées (et) les déchets non recyclables peuvent produire de l'énergie et de la bioénergie."

Le marché mondial de la valorisation énergétique représentera 500 milliards d'euros par an d'ici 2030, selon Veolia.
Le marché mondial de la valorisation énergétique représentera 500 milliards d'euros par an d'ici 2030, selon Veolia. AFP

Ces projets locaux incluent la conversion de la chaleur résiduelle, des eaux usées et des déchets non recyclables en énergie et bioénergie.

L'entreprise veut faire encore plus pour économiser l'énergie gaspillée, mais les environnementalistes affirment que brûler les déchets produit des émissions de gaz à effet de serre.

Nina Schrank, chef d'équipe plastiques chez Greenpeace UK, est cinglante quant aux méthodes utilisées pour capter cette énergie perdue.

"En termes de gestion des déchets, l'incinération représente un triple échec : un échec de réduction, un échec de réutilisation et un échec de recyclage", a-t-elle déclaré.

"Une grande partie des matériaux brûlés sont du plastique, tout comme les combustibles fossiles qui ont été mélangés à divers autres produits chimiques."

L'entreprise française exploite 10 installations similaires en Grande-Bretagne, traitant environ 2,3 millions de tonnes de déchets non recyclables afin de produire de l'électricité pour plus de 400 000 foyers.

Les écologistes affirment qu'une grande partie des matériaux recyclés brûlés sont du plastique, ce qui revient à incinérer des combustibles fossiles.
Les écologistes affirment qu'une grande partie des matériaux recyclés brûlés sont du plastique, ce qui revient à incinérer des combustibles fossiles. AFP

Brachlianoff a également salué un projet pilote de camions à ordures électriques pour alimenter l'opérateur du réseau électrique britannique.

Elle a déclaré à l'AFP, dans l'usine de traitement des déchets de l'entreprise, sur le même site londonien, que ce projet de camion était "une première du genre" au monde.

Dehors, une flotte de dix camions électriques était garée avant de vider les déchets pour les autorités locales de Londres.

"Nous appelons cela "du véhicule au réseau" lorsque vous revenez au dépôt (et) la batterie contient encore de l'énergie, de la puissance.

"Et puis cela restitue un peu d'électricité au réseau, et plus particulièrement lorsque le réseau en a le plus besoin, c'est-à-dire... le soir."

Les prix de l'énergie restent élevés après avoir grimpé en flèche à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie il y a près de deux ans, alimentant une forte inflation et une crise du coût de la vie.

L'incinération fait partie de la stratégie de Veolia visant à transformer ses opérations -- et celles des entreprises clientes -- afin de préserver les précieuses réserves d'énergie et d'améliorer l'efficacité.
L'incinération fait partie de la stratégie de Veolia visant à transformer ses opérations -- et celles des entreprises clientes -- afin de préserver les précieuses réserves d'énergie et d'améliorer l'efficacité. AFP

"Ce que Veolia fait dans le secteur de l'énergie, c'est produire et distribuer... de l'énergie qui contribue à réduire l'empreinte carbone", a ajouté Brachlianoff.

Sur le site de Londres, connu sous le nom de Landmann Way, la flotte de camions électriques de collecte des déchets s'inscrit dans cette stratégie globale après avoir déposé son chargement à l'usine d'incinération.

Veolia espère que l'initiative " Vehicle to Grid " pourra être étendue à la flotte britannique de 1 800 véhicules de l'entreprise, qu'elle prévoit d'électrifier entièrement d'ici 2040.