Quel poids économique pour le 29 février ?
Martin Bureau/AFP

"2024 sera, vous l'aurez compris, un millésime français. Parce que c'est une fois par siècle que l'on accueille les Jeux olympiques et paralympiques, et c'est une fois par millénaire que l'on rebâtit une cathédrale." Dans ses voeux adressés aux Français pour le début de l'an 2024, Emmanuel Macron a rappelé la singularité de cette année. Et même si ce phénomène intervient seulement tous les quatre ans, 2024 sera également une année bissextile. Ainsi, 366 jours composeront cette nouvelle année. Et en ce 29 février 2024, une question demeure : Quel impact représente cette journée de travail supplémentaire sur l'économie française ?

Tout d'abord, il convient de préciser que même si cette journée équivaut à un jour de plus de travail dans le mois de février, les salariés ne sont pas davantage rémunérés pour autant. En effet, comme le rapporte Le Parisien, le ministère du Travail explique qu'un principe de mensualisation est en place, "afin de neutraliser les conséquences de la répartition inégale des jours entre les douze mois de l'année".

Ainsi, la loi inscrite dans le code du travail prévoit "le paiement chaque mois d'une rémunération déterminée indépendamment du nombre de jours que comporte le mois". Que le mois compte 28, 29, 30 ou encore 31 jours, le salaire est donc identique.

Un effet sur la croissance égal à 0,06 % du PIB du pays ?

Selon les données de l'INSEE, un jour de travail supplémentaire représenterait, en moyenne, un impact équivalent à 0,06 % du PIB français, qui gravite aujourd'hui autour des 2 550 milliards d'euros. Ainsi, chaque journée travaillée en plus dans l'Hexagone dynamiserait l'économie du pays d'environ 1,53 milliard d'euros. À titre de comparaison, la "journée de solidarité" que doivent travailler les salariés dans le cadre de l'aide à la politique de dépendance pour les personnes âgées rapporterait 2,4 milliards à l'Etat, à travers les charges sociales versées par les entreprises.

Toutefois, cette journée ouvrable supplémentaire - à l'avantage des employeurs et au détriment des salariés - ne fait qu'atténuer l'effet des nombreux jours fériés qui tomberont en semaine cette année. Effectivement, dans le cas de certaines années, à l'instar de 2021 ou de 2022, les planètes ne sont pas alignées pour les employés : 4 jours fériés sur les 11 prévus par le calendrier hexagonal étaient tombés le week-end ces années-là.

Et d'autres, comme en 2024, sont plutôt favorables aux employés. Pour cette nouvelle année, pas moins de dix jours fériés sont programmés hors week-end. Seule la fête nationale du 14 juillet tombera un dimanche. Le lundi de Pâques (lundi 1er avril), la fête du travail (mercredi 1er mai), la célébration du 8 mai 1945 (mercredi 8 mai), le jeudi de l'Ascension (jeudi 9 mai), le lundi de Pentecôte (lundi 20 mai), l'Assomption (jeudi 15 août), la Toussaint (vendredi 1er novembre), l'Armistice (lundi 11 novembre) et Noël (mercredi 25 décembre) permettront donc aux salariés de se reposer ou de profiter de ponts pour voyager.

Malgré le regain qu'apporte donc ce 29 février à la croissance tricolore, cette journée de travail supplémentaire ne sera donc pas suffisante pour compenser les nombreux jours fériés qui tomberont en semaine cette année.