Combien coûteront les jours fériés à l’économie française en 2024 ?
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En janvier, les salariés se posent toujours la même question : "Combien de jours fériés tomberont en semaine cette année ?". Cela leur permet d'anticiper de potentiels week-ends allongés ou certains jours de repos. Il y a des années, à l'instar de 2021 ou de 2022, où les planètes ne sont pas alignées pour les employés : 4 jours fériés sur les 11 prévus par le calendrier hexagonal étaient tombés le week-end ces années-là.

Et d'autres, comme en 2024, sont largement favorables aux employés. En effet, pour l'année à venir, pas moins de dix jours fériés sont programmés hors week-end. Seule la fête nationale du 14 juillet tombera un dimanche.

Le lundi de Pâques (lundi 1er avril), la fête du travail (mercredi 1er mai), la célébration du 8 mai 1945 (mercredi), le jeudi de l'Ascension (jeudi 9 mai), le lundi de Pentecôte (lundi 20 mai), l'Assomption (jeudi 15 août), la Toussaint (vendredi 1er novembre), l'Armistice (lundi 11 novembre) et Noël (mercredi 25 décembre) permettront donc aux salariés de se reposer ou de profiter de ponts pour voyager.

Mais alors, combien coûtent ces jours fériés à l'économie française (et aux employeurs donc) ? Estimer précisément le coût des jours fériés dans l'Hexagone peut être complexe. En effet, cela dépend de différents facteurs tels que le secteur d'activité, la région, l'étendue des fermetures et le type spécifique de jour férié. Deux options s'ouvrent en plus aux dirigeants : fermer l'entreprise entraînant ainsi une perte de production ou maintenir l'activité, quitte à supporter des coûts supplémentaires en matière de main-d'œuvre (les travailleurs étant légitimement rémunérés à un taux davantage élevé pendant les jours fériés).

1,5 milliard d'euros par jour férié ?

Selon les données de l'INSEE, un jour férié représenterait, en moyenne, un impact de 0,06 % sur le PIB français, qui gravite aujourd'hui autour des 2 550 milliards d'euros. Ainsi, chaque jour férié dans l'Hexagone coûte environ 1,53 milliard d'euros à l'économie du pays.

Toutefois, il est illusoire de penser que le fait de tout simplement multiplier ce montant par le nombre de jours fériés tombant en semaine - en l'espèce dix - permet de déterminer combien coûteront ces journées à l'économie française en 2024. Effectivement, un jour férié qui tombe en milieu de semaine peut entraîner un ou deux jours de repos supplémentaire afin de réaliser un pont. Par exemple, si un mercredi est férié et que le pont est accordé aux employés, l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) avait estimé que le coût de trois ponts consécutifs pouvait atteindre jusqu'à 0,19 % du PIB, soit presque 4 milliards d'euros. Bon nombre de salariés vivront un tel cas de figure en mai 2024.

Une addition de 5 milliards d'euros pour le mois de mai

Selon l'INSEE, le mois de mai de cette année devrait avoir une note particulièrement salée pour l'économie hexagonale, et ce, même sans prendre en compte l'éventualité de ponts octroyés aux employés : l'institut prévoit un manque à gagner de 5 milliards d'euros, juste pour ce mois !

Cependant, une autre donnée manque à ce calcul : l'opportunité économique que représentent les jours fériés aux secteurs du tourisme, de l'hôtellerie ou encore de la restauration. Durant ces périodes, 3 milliards d'euros seraient dépensés en plus chaque année. La suppression d'un jour férié parmi les onze actuellement inscrits dans le calendrier français - comme le préconisait le Medef il y a quelques années - est-elle réellement nécessaire ?