Yannick Bolloré Vivendi
Vivendi

Le tout est-il supérieur à la somme des parties, comme le croyait Aristote ? Pas en Bourse, ou de nombreuses holdings regroupant des actifs promoteurs subissent des décotes. C'est le cas de Vivendi, le conglomérat de médias, propriété de la famille Bolloré qui a perdu 50 % de sa valeur en 10 ans. Mercredi, la société a donc annoncé sa décision d'étudier un projet de scission de ses activités en plusieurs entités cotées, structurées notamment autour de Canal+, Havas et d'une société d'investissement incluant sa participation majoritaire dans le groupe Lagardère.

Une annonce surprise qui intervient moins d'un mois après la prise de contrôle définitive sur Lagardère et a pour ambition de "libérer pleinement le potentiel de développement de l'ensemble" des activités du groupe.

Selon la société, " depuis la distribution cotation d'Universal Music Group en 2021, Vivendi subit une décote de conglomérat très élevée, diminuant significativement sa valorisation et limitant ainsi ses capacités à réaliser des opérations de croissance externe pour ses filiales. Canal+, comme notamment Havas ou Lagardère, connaissent aujourd'hui un fort dynamisme, dans un contexte international marqué par de nombreuses opportunités d'investissement. "

Afin de libérer pleinement le potentiel de développement de l'ensemble de ses activités, le Directoire de Vivendi a proposé au Conseil de Surveillance la possibilité d'étudier un projet de scission de la société en plusieurs entités, qui seraient chacune cotées en Bourse.

La première serait organisée autour du groupe Canal+ qui a connu une croissance significative au cours des dernières années pour atteindre un portefeuille de plus de 25 millions d'abonnés dans près de 50 pays. Après avoir fait l'acquisition de M7, puis de SPI, la société a pris des participations stratégiques dans des entreprises telles que Multichoice, VIU ou encore Viaplay, démontrant ainsi sa capacité à identifier et saisir des opportunités prometteuses sur toutes ses géographies. Fort de ses succès, Canal+ se positionne favorablement pour exploiter d'autres opportunités de consolidation à l'échelle internationale.

Deuxième pôle, Havas. Comptant parmi les leaders mondiaux de la communication, Havas réunit plus de 23 000 collaborateurs répartis dans plus de 100 pays. Le groupe a mené un rythme soutenu d'acquisitions ciblées au cours des deux dernières années, renforçant ainsi son champ d'expertises et son maillage géographique, et lancé de nombreuses solutions innovantes pour répondre aux besoins de ses clients. La belle dynamique affichée par Havas au niveau mondial ouvre la voie à une accélération de son développement et à la poursuite de sa transformation réussie.

Enfin, une société d'investissement détenant des participations financières cotées et non cotées dans les secteurs de la culture, des médias et du divertissement. Elle inclurait notamment la participation majoritaire dans le groupe Lagardère, un leader mondial dans l'édition et le Travel Retail qui affiche des performances remarquables.

Cette société d'investissement mènerait une politique active de développement de l'ensemble de ses participations et serait concentrée sur la création de valeur et le retour de capital à ses actionnaires à travers une rotation effective de son portefeuille et une politique de réinvestissement ciblée.

Cette évolution a surpris le marché qui s'attendait plutôt à ce que Vincent Bolloré rachète l'intégralité du capital de Vivendi dont il est le premier actionnaire pour sortir ce conglomérat de la Bourse. Si cette opération va au bout, Vivendi continuerait pour l'instant à gérer en direct un métier comme l'édition de magazines (Prisma) mais serait avant tout un holding gérant différentes participations.