Coupe du monde de Rugby 2023
ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

POINTS CLÉS

  • La France a été éliminée de la Coupe du monde de Rugby 2023, après une défaire 29 à 28 contre l'équipe sud-africaine
  • Près d'un demi-million de voyageurs étrangers étaient attendus en France pour suivre la compétition
  • Les retombées économiques de l'évènement devraient avoisiner les 2,4 milliards d'euros

Quelle désillusion ! Éjecté de sa propre Coupe du monde dès les quarts de finale, le XV de France n'est pas parvenu à faire de cet événement son premier grand succès mondial. Les tenants du titre sud-africains ont encore toute leur chance de réitérer l'exploit de 2019, après leur victoire (29-28) contre le pays hôte. "Le XV l'a bien montré : la France est une grande nation du rugby mondial. Merci d'avoir fait vibrer tout le pays et d'avoir porté nos couleurs avec panache. À jamais derrière vous ! Bravo à l'Afrique du Sud et aux demi-finalistes de cette Coupe du monde", a réagi le président de la République Emmanuel Macron sur X (Twitter).

Malgré cette immense déception française du point de vue sportif, la compétition a eu un impact sur l'économie du pays loin d'être négligeable. En effet, selon l'entreprise américaine Mastercard, qui évalue les ventes au détail en magasin et en ligne, tous moyens de paiement confondus (dont les chèques et les espèces), l'événement a largement bénéficié aux villes accueillant les différents matchs, comme Paris, Toulouse, Lille, Marseille ou encore Nice. "Le début de la Coupe du Monde de Rugby 2023 en France restera dans les annales. Les retombées que nous observons indiquent que la ferveur observée sur le terrain se reflète dans les régions où se déroulent les matchs", affirme Natalia Lechmanova, senior economist, Europe au Mastercard Economics Institute.

Une hausse de ventes au détail de plus de 7 % enregistrée

L'afflux soudain de visiteurs (entre 450 000 et 600 000) et la hausse significative de ventes dans différents secteurs ont ainsi été identifiés dans lesdites villes françaises. L'étude menée par Mastercard montre que pendant les dix premiers jours (du 8 au 18 septembre 2023) de la compétition, les dépenses liées à l'hébergement et à la restauration ont entraîné une hausse des ventes au détail de plus de 7,2 % en glissement annuel en France. De même, l'organisation de l'événement a permis au secteur du tourisme d'enregistrer "une croissance à deux chiffres d'une année à l'autre". Sur l'ensemble du territoire, les restaurants français ont constaté une hausse soudaine de la fréquentation de près de 25 % à la mi-septembre par rapport à 2022. Attirant des voyageurs venant des quatre coins du monde, la compétition a également été bénéfique aux nombreux hôtels hexagonaux : la Loire arrive en tête avec une augmentation de 58,7 % de réservations en comparaison avec l'année précédente, suivi de la Loire-Atlantique (+ 27,6 %) et des Bouches-du-Rhône (+ 24,7 %).

2,4 milliards d'euros attendus

Enfin, les commerces de proximité ont eux aussi profité d'une importante hausse des ventes, notamment ceux situés aux abords des stades. C'est ainsi la Seine-Saint-Denis (où se trouve le Stade de France) qui a enregistré la plus forte hausse de la période en ce qui concerne les dépenses liées aux biens de consommation courante : + 27,5 % !

Selon une étude du cabinet de conseil Deloitte réalisée pour la Fédération Française de Rugby, la Coupe du monde de Rugby aurait un impact économique total de 2,4 milliards d'euros pour le pays hôte. Afin de déterminer cette estimation, le cabinet s'est appuyé sur une hypothèse de fréquentation étrangère de 450 000 (soit le minimum des prévisions). Les retombées économiques pourraient donc être encore supérieures à celles initialement escomptées. La compétition devrait ainsi être largement plus "lucrative" que les précédentes éditions : Tandis que la Coupe du monde organisée au Japon en 2019 avait permis au pays du soleil levant de jouir de retombées atteignant 1,8 milliard d'euros, le Royaume-Uni en 2015 (1,4 milliard d'euros) et la Nouvelle-Zélande en 2011 (1,2 milliard d'euros) ne sont pas parvenus à enregistrer des chiffres aussi élevés. De quoi consoler les Français ?