Hébergement : La France sera-t-elle au rendez-vous pour les JO?
Pexels

À l'approche d'un grand évènement, l'inquiétude est souvent au rendez-vous. L'organisation des JO de Paris 2024 - qui débuteront dans près de huit mois ne fait pas exception : Seuls 65 % des Français estiment que la tenue de la compétition dans l'Hexagone est une bonne chose, selon une étude Odoxa. Ils étaient 76 % en 2021. Plus édifiant : un Francilien sur deux seulement (56 %) est enthousiaste (contre 77 % il y a deux ans). Difficultés pour les transports (81 %), sécurité (73 %), travaux non terminés (71 %)... Les inquiétudes sont multiples.

Pendant cette période durant laquelle le monde entier aura les yeux rivés sur la Capitale et alors que onze millions de visiteurs sont attendus, que feront les habitants d'Île-de-France ? Tandis que 14 % d'entre eux comptent assister aux épreuves (7 % ont déjà leurs billets), près d'un Francilien sur trois entend profiter de l'ambiance des Jeux Olympiques à Paris, sans être nécessairement détenteur de billets pour la compétition. À l'inverse, plus de la moitié des Français d'Île-de-France (52 %) ne souhaitent pas participer à l'évènement et préfèrent quitter Paris durant cette période.

Que feront les Franciliens pendant l'été 2024 ?
Odoxa

Un prix de location en moyenne 2,9 fois plus élevé

Dans ce cas, leur logement restera-t-il vacant ? Selon l'étude Odoxa, 15% des Franciliens envisagent de louer leur appartement pendant les Jeux Olympiques 2024. Pour le moment, seul un habitant de la région sur cent a déjà trouvé des locataires pour l'été prochain. De même, ils sont à peine 4 % à avoir, dès à présent, publié une annonce pour louer leur logement durant cette période.

Et les enjeux économiques ne sont pas négligeables : Selon le sondage, les Franciliens envisagent de fixer un prix de location en moyenne 2,9 fois plus haut que le prix habituel. 21 % d'entre eux comptent même louer leur logement entre 4 et 6 fois plus chers que d'ordinaire.

La plateforme Airbnb, par exemple, ne prévoit aucun plafond pour le prix fixé par les hôtes. En revanche, en se basant sur l'augmentation des tarifs exercés lors des Jeux de Londres en 2012, l'entreprise prévoit une hausse qui ne devrait pas excéder 85 % par rapport à la même période en 2023. Si le nombre de Franciliens s'apprêtant à louer leur logement augmente, les prix pourraient être encore davantage contenus, selon la théorie de l'offre et de la demande.

Les Franciliens loueront-ils leur logement ?
Odoxa

Parallèlement, pour accueillir l'ensemble des visiteurs sur le territoire hexagonal, le gouvernement a imaginé un plan assez étonnant. "Tous les ans, en Île-de-France, 30% des logements Crous, soit 6 000 appartements, se retrouvent inoccupés durant l'été car les étudiants arrêtent leur bail pour des raisons diverses", rappelle Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.

Pour éviter ce phénomène, certains logements Crous seront réquisitionnés par l'exécutif entre juillet et août 2024. "Sur ces quelque 6 000 logements étudiants vides, l'idée sera d'en utiliser 3 200. Ainsi, 2 200 étudiants auront besoin d'être relogés", précise la ministre. Un déménagement sera alors offert aux étudiants concernés par le dispositif, ainsi qu'un accompagnement financier de 100 euros. Ces derniers recevront aussi deux places pour des épreuves olympiques. Une compensation suffisante ? Pas sûr...

Des nuits à l'hôtel deux à trois fois plus onéreuses

La location des particuliers n'est évidemment pas le seul élément à prendre en compte pour cette problématique d'hébergement que revêt l'organisation de la compétition en France. Le secteur de l'hôtellerie sera également bouleversé : "Lors de chaque événement, comme une finale de Ligue des Champions ou le Festival de Cannes, on assiste à une flambée des prix dans le secteur de l'hôtellerie, de 50 % à 300 % selon les cas. Est-ce qu'il y aura une augmentation (pendant les JO de Paris 2024) ? La réponse est oui. Est-ce qu'elle sera importante ? Oui, car tout laisse à penser que la demande le sera également", analyse Vanguelis Panayotis, président de MKG Consulting, dans un communiqué.

Selon le cabinet de conseil spécialiste du secteur de l'hôtellerie et du tourisme, le tarif d'une nuit à l'hôtel pour cette période connaîtra une hausse qui variera entre 110 % (pour un établissement 2 étoiles en juillet) et 211 % (pour un 3 étoiles en août).

L'hébergement des officiels dans les hôtels franciliens explique en partie cette flambée des prix : "Quarante-deux mille chambres, sur les 160.000 que compte l'Ile-de-France, ont été préréservées pour les personnes accréditées, le tout réparti dans les hôtels partenaires des Jeux. Sachant que les réservations se sont faites à des prix plafonnés, ces hôtels devraient se rattraper sur les chambres restantes", décrypte un expert de l'hôtellerie dans les colonnes des Echos.