Jusqu'à 80 % des médicaments familiers comme les antibiotiques et les analgésiques utilisés en France sont produits à l'étranger, notamment en Chine.
Jusqu'à 80 % des médicaments familiers comme les antibiotiques et les analgésiques utilisés en France sont produits à l'étranger, notamment en Chine. AFP

La France ramènera à la maison la production d'environ 50 médicaments cruciaux pour lesquels elle dépend actuellement des importations, a déclaré mardi le président Emmanuel Macron, dans l'espoir de lutter contre les pénuries d'articles comme les antibiotiques et le paracétamol.

Sur la liste initiale de médicaments présentant une "dépendance claire aux importations en provenance de l'extérieur de l'UE", 25 "verront leur production relocalisée ou augmentée de manière significative (...) dans les semaines à venir", a déclaré Macron lors d'une visite dans une usine pharmaceutique à sud de la France.

L'annonce intervient après qu'une enquête menée en mars par les sondeurs BVA a révélé que 37% des personnes avaient déjà rencontré des pénuries à la pharmacie.

Jusqu'à 80% des médicaments familiers comme les antibiotiques et les analgésiques utilisés en France sont produits à l'étranger, notamment en Chine.

Certains médicaments sont toujours fabriqués en France, mais à des volumes qui ne correspondent pas à la demande.

Au cours de l'hiver, l'Europe a été confrontée à des pénuries d'antibiotiques clés, l'amoxicilline et d'autres médicaments, car la recrudescence des maladies, en particulier chez les enfants, a accru la demande de médicaments.

Dans le cadre du plan de Macron, l'argent public à hauteur de 160 millions d'euros (173 millions de dollars) ira au soutien de huit des nouveaux projets, notamment pour l'amoxicilline - produite par le géant pharmaceutique britannique GSK dans le nord-ouest de la France - ainsi que des anesthésiques, des analgésiques et médicaments anticancéreux.

Les entreprises pourraient demander une part d'un financement supplémentaire de 50 millions d'euros, a déclaré Macron.

Les 50 médicaments signalés par Macron font partie d'une liste de 450 établie par le ministère de la Santé pour laquelle "nous devons absolument sécuriser nos chaînes d'approvisionnement, soit en relocalisant complètement, soit en diversifiant (l'offre) et en continuant à innover", a déclaré le président.

Les annonces pharmaceutiques de mardi marquent la première étape d'une semaine consacrée aux projets industriels, qui, espère Macron, détourneront l'attention du public des batailles sur sa réforme des retraites largement détestée.