La Fnac vend des PS5 à... 69 euros !
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481 euros (ou -87 %). C'est la réduction que l'enseigne culturelle française a proposé à ses clients pour la PlayStation 5, la console de jeux phare de Sony. Normalement vendue à 550 euros, celle-ci a été commercialisée - pendant quelques heures seulement - au prix de 69 euros ! Un joli cadeau de Noël de la part de la Fnac pour les consommateurs ? Bien entendu, cela était seulement... une grossière erreur !

En quelques heures seulement, l'entreprise s'est rendu compte de cette bévue et a rétabli le prix habituellement exercé pour cette console. Cependant, certains heureux acheteurs ont profité de ce laps de temps pour acheter la PlayStation de dernière génération au prix d'un seul jeu vidéo. Malheureusement pour eux, leur commande a rapidement été annulée par la Fnac.

C'est le cas pour Rocco, un habitant de Marchienne-au-Pont (Belgique) : "Des consoles à ce prix, c'est super décevant de ne pas les avoir même si on s'en doutait. Je voulais l'offrir à ma fille, mais on lui offrira autre chose", déplore-t-il au micro de RTL.

Une erreur similaire commise une semaine avant

Selon lui, il n'est pas tout à fait normal que l'enseigne ait pu reculer et annuler les transactions si aisément : "Je trouve ça un peu trop facile de toujours faire marche arrière parce qu'il y a une erreur sur un site. Ils ont déjà commis une erreur la semaine passée et là encore une fois. On aurait préféré avoir cette PS5", affirme-t-il.

En effet, moins d'une semaine avant, la Fnac avait commis une erreur similaire en proposant une enceinte à 39 euros au lieu de 119 euros. Et dans ce cas, l'enseigne peut-elle librement et unilatéralement annuler les commandes ? À cet effet, analysons ce que prévoit la loi. Comme le précise Le Parisien, le vendeur n'est pas tenu de vendre l'article au prix affiché si l'attitude du consommateur est jugée "malhonnête".

Et lorsque l'écart entre le prix habituellement exercé et le prix effectivement appliqué est si important (481 euros en l'espèce), les juges estiment généralement que le consommateur ne peut ignorer que la réduction ne soit pas intentionnelle et qu'il s'agisse donc d'une erreur. Pour simplifier, le vendeur est protégé lorsque l'erreur est évidente au vu du tarif dérisoire exercé. En l'occurrence, une PlayStation 5 vendue à 69 euros concorde avec cette situation.

Interdiction de la vente à perte

Parallèlement, la loi du 2 juillet 1963 punit la vente à perte (hors période de soldes) d'une amende pouvant atteindre 375 000 euros pour une personne morale : "Il est interdit de revendre ou d'annoncer la revente d'un produit en l'état au-dessous de son prix d'achat effectif, notion qui détermine le seuil de revente à perte", précise le ministère de l'Économie dans une note publiée en 2022.

Ce cas de figure s'est présenté en 2018 avec la chaîne de grande distribution Intermarché qui a été contrainte de payer une amende de 375 000 euros à l'État pour avoir proposé des réductions atteignant 70 % sur des produits tels que des pots de Nutella. Si la réduction opérée par la Fnac avait été délibérée, la loi n'aurait donc pas été respectée.