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Un récent sondage révèle que le sentiment de hausse de la pression fiscale progresse à mesure que la confiance dans le système fiscal régresse. Le consentement à l'impôt serait donc aussi une question de perception.

Quel est le sentiment des Français sur la hausse de la pression fiscale depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, alors que la baisse des impôts était une des priorités du candidat ?

Un récent sondage Elabe, montre qu'elle est en forte progression depuis mai et est devenu majoritaire, atteignant 58%, avec une augmentation de 16 points depuis le 3 mai 2023.

Parmi ces répondants, 34% estiment que les impôts ont beaucoup augmenté, tandis que 24% estiment qu'ils ont légèrement augmenté. En revanche, 21% pensent qu'ils sont restés stables et 20% estiment qu'ils ont baissé, dont 18%.

Cette perception de l'augmentation des impôts s'est renforcée dans toutes les catégories socio-professionnelles, groupes d'âge et parmi les partisans de tous les partis politiques.

Les employés/ouvriers (63%), les professions intermédiaires (60%), les cadres (57%) et les retraités (49%) partagent désormais ce sentiment.

De plus, la confiance dans le système fiscal semble s'effriter, avec 51% des Français estimant que le paiement des impôts est justifié car il finance les services publics, une baisse de 7 points depuis le 3 mai 2023.

Cette diminution est particulièrement marquée chez les employés/ouvriers (36%), les professions intermédiaires (54%) et les moins de 35 ans (35%). Cependant, une majorité d'électeurs d'Emmanuel Macron (73%) et, dans une moindre mesure, de Jean-Luc Mélenchon (57%) continuent de penser que le paiement des impôts est justifié, tandis que les électeurs de Marine Le Pen sont de plus en plus sceptiques (63% pas d'accord).

En ce qui concerne la manière dont l'argent public est utilisé, les critiques sont en hausse. Une grande majorité (82%) estime que les pouvoirs publics ne luttent pas suffisamment contre la fraude fiscale, 78% pensent que les impôts et les taxes ne sont pas bien utilisés, et 76% estiment que le système fiscal actuel ne permet pas une redistribution équitable des richesses. Ces critiques sont partagées dans toutes les catégories de population et parmi les électeurs de tous les partis.

Enfin, la généralisation de l'impôt sur le revenu à l'ensemble des ménages reste largement rejetée par une majorité (54% pas d'accord, 45% d'accord), avec des divisions marquées selon les affiliations politiques, les professions, l'âge et le statut fiscal.

Les Français veulent taxer les plus riches

Interrogés sur les moyens de réduire la dette publique, les Français citent en premier lieu une "contribution exceptionnelle" des plus aisés (56%), suivie de près par la réduction des dépenses publiques via des réformes (54%) et la croissance économique dans les années à venir (49%). En revanche, les hausses d'impôts pour les entreprises (21%) et les particuliers (7%) sont moins populaires.

Ces priorités varient en fonction de l'affiliation politique et de la profession. Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (73%) accordent une grande importance à la "contribution exceptionnelle" des plus aisés, tandis que ceux d'Emmanuel Macron privilégient la croissance économique (63%) et la réduction des dépenses publiques via des réformes (62%).

Les priorités en matière de dépenses publiques

En ce qui concerne les dépenses publiques, les Français estiment qu'il faudrait augmenter en priorité les dépenses publiques dans les domaines de la santé (51%), de la sécurité (37%), et de l'éducation (36%). Les retraites (24%), l'environnement/la transition écologique et énergétique (22%), la dépendance/la vieillesse (16%), et la justice (16%) figurent également sur la liste.

Cependant, les priorités varient en fonction de l'affiliation politique et de l'âge. Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon priorisent l'éducation (48%) et l'environnement, la transition écologique et énergétique (33), tandis que les électeurs d'Emmanuel Macron citent la sécurité (44%) et l'éducation (37%).

En revanche, les Français estiment qu'il faudrait réduire les dépenses publiques dans les allocations familiales (36%), le chômage (28%), le numérique (27%), et la culture (23%).