Les punaises de lit sont passées ces dernières semaines d'un sujet potentiel de ridicule à un sujet politique controversé en France.
Les punaises de lit sont passées ces dernières semaines d'un sujet potentiel de ridicule à un sujet politique controversé en France. AFP

Le parti du président français Emmanuel Macron a annoncé mardi qu'il présenterait cette année un projet de loi pour lutter contre l'augmentation du nombre de cas signalés de punaises de lit, qui sont de plus en plus considérés comme un problème potentiel majeur de santé publique.

Ces dernières semaines, les punaises de lit sont passées d'un sujet de dérision potentiel à un sujet politique controversé en France, des citoyens consternés déclarant avoir vu ces créatures dans des endroits tels que des trains et des cinémas.

Le chef du parti Renaissance de Macron à l'Assemblée nationale française, Sylvain Maillard, a déclaré qu'un texte multipartite serait prêt "début décembre" pour lutter contre le "fléau" des punaises de lit.

Il a déclaré que le parti du président et ses alliés avaient décidé de faire de ce sujet une "priorité" et a exhorté l'opposition de droite et d'extrême gauche à proposer un texte multipartite.

Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a assuré sur France Inter qu'il n'y avait pas de "panique générale" sur cette question.

"Ce qui m'inquiète, c'est que les gens ne se laissent pas tromper par des entreprises qui leur font payer 2.000 ou 3.000 euros (2.100 ou 3.100 dollars)" pour débarrasser leur maison des punaises de lit, a-t-il ajouté, dénonçant des "abus" dans le secteur de la lutte antiparasitaire.

Les punaises de lit, qui avaient largement disparu de la vie quotidienne dans les années 1950, ont fait une résurgence au cours des dernières décennies, principalement en raison des fortes densités de population et de l'augmentation des transports en commun.

Un dixième des foyers français aurait connu un problème de punaises de lit au cours des dernières années, nécessitant généralement une opération de lutte antiparasitaire coûtant plusieurs centaines d'euros et souvent répétée.

Les insectes hématophages ont été repérés dans le métro parisien, dans les trains à grande vitesse et à l'aéroport Charles-De-Gaulle de Paris.

Mais les cas individuels n'ont pas été confirmés par les autorités et RMC TV a rapporté qu'une enquête de la RATP n'avait trouvé aucune punaise de lit sur ses services.

Le député de la Renaissance, Bruno Studer, a déclaré qu'une priorité pour l'avenir serait de compter le nombre de punaises de lit.

"Nous ne savons pas aujourd'hui s'il y a plus de punaises de lit qu'en 2019", a-t-il précisé.

Outre le développement d'outils statistiques, le texte pourrait permettre de reconnaître le problème comme "une question de santé publique", a estimé son collègue Robin Reda.

"Nous avons perdu six ans. Le gouvernement n'a rien fait", a déclaré la cheffe du groupe des députés d'extrême gauche France Insoumise Mathilde Panot, ajoutant que "l'urgence est d'agir maintenant" avec un plan national de prévention, un fonds d'urgence et la création de services publics de désinfestation.

Les punaises de lit tirent leur nom de leur habitude de nicher dans les matelas, même si elles peuvent également se cacher dans les vêtements et les bagages.

Ils sortent la nuit pour se nourrir de sang humain.

Les piqûres de punaises de lit laissent des zones rouges, des cloques ou de grandes éruptions cutanées sur la peau et peuvent provoquer des démangeaisons intenses ou des réactions allergiques.

Ils provoquent aussi souvent une détresse psychologique, des problèmes de sommeil, de l'anxiété et de la dépression.