Nespresso cherchait depuis plusieurs années à maintenir hors du marché les capsules compatibles avec ses machines à café
Nespresso cherchait depuis plusieurs années à maintenir hors du marché les capsules compatibles avec ses machines à café AFP

Une star de la télévision française et un groupe d'investisseurs réclament 280 millions de francs suisses (330 millions de dollars) à Nespresso après l'échec d'une entreprise qui tentait de proposer une alternative plus durable aux capsules en aluminium vendues par le fabricant de dosettes.

L'animateur de l'émission Jacques Essebag, surnommé Arthur, est à la tête du procès contre la filiale Nestlé, a déclaré l'avocat du groupe, François Besse, confirmant une information du quotidien suisse 24 heures.

La poursuite regroupe 11 créanciers d'Ethical Coffee Company (ECC), fondée en 2008 par un ancien dirigeant de Nespresso pour fabriquer des capsules biodégradables moins chères et compatibles avec les machines Nespresso.

ECC a cessé ses activités en 2017 et a fait faillite en 2018 après avoir fait face à des plaintes juridiques répétées de Nespresso, dans le cadre de ce qui est devenu connu sous le nom de guerre des capsules.

Nespresso a obtenu une ordonnance de blocage sur ECC quelques jours seulement après avoir commencé à proposer ses capsules dans une chaîne de magasins d'électroménager en 2011, et il a fallu trois ans avant qu'elle ne soit levée. À cette époque, d'autres concurrents étaient entrés sur le marché.

Les luttes juridiques se sont poursuivies pendant des années, selon Besse. Le groupe d'investisseurs réclame des dommages et intérêts.

Contacté par l'AFP, Nespresso a reconnu la plainte déposée par ECC mais a déclaré ne pas commenter les procédures judiciaires en cours.

Besse n'a pas voulu révéler la participation d'Arthur dans ECC, mais 24 heures a indiqué qu'il avait dépensé 8 millions d'euros entre 2009 et 2010 pour une participation de 5%.

Nespresso a réalisé un chiffre d'affaires de 6,4 milliards de francs suisses en 2022 et domine le marché, notamment après avoir conclu un accord avec la chaîne de café américaine Starbucks en 2018 pour vendre des capsules sous son nom dans les supermarchés.