Les marques doivent baisser leurs marges
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Alors que le salon du Made in France bat son plein à la Porte des expositions de Paris Versailles, les chiffres d'un récent sondage YouGov pour Ekimetrics interpellent.

Seules 26% des personnes interrogés sont attachées à vouloir que leurs marques préférées produisent en France. Pourquoi ? Car près de la moitié des Français considèrent que la priorité des marques doit être de soutenir leur pouvoir d'achat en baissant leurs prix et donc leurs marges. " Pour les Français, l'engagement, qu'il soit social ou environnemental, ne saurait être la priorité des marques ".

48% des Français seraient même prêts à voir leurs marques préférées abandonner leurs engagements éthiques si cela se faisait au profit de prix réduits.

Dans ce cas, ils accepteraient que les marques fassent une croix sur la proximité entre le lieu de production et le lieu de consommation (37%), renoncent à la durabilité des produits (31%), récusent leur engagement en faveur de la diversité, l'équité et l'inclusion des fournisseurs de leurs fournisseurs (28%) renoncent à la traçabilité des produits (25%), se détournent de la préservation de l'environnement (24%) et fassent une croix sur le respect de la confidentialité des données (21%).

Bref, les Français veulent des produits de qualité mais au juste prix. Au fond, ils réclament une baisse des marges. Tout comme la Banque centrale européenne (BCE), qui a jeté un pavé dans la mare en révélant que les marges bénéficiaires des entreprises européennes ne vont pas si mal et ont alimenté l'inflation.

La situation est probablement très variable selon les secteurs, mais certaines entreprises ont augmenté leurs prix, parfois plus que leurs coûts. Au détriment des salariés et des consommateurs, dont l'épargne post-Covid a joué un rôle d'amortisseur. Une étude affirmant que l'inflation en zone euro, qui atteignait encore 7 % au mois d'avril, serait principalement alimentée par la hausse des profits, réalisés par l'ensemble des entreprises.

Les entreprises de biens de consommation de la zone euro, par exemple, ont augmenté leurs marges d'exploitation à une moyenne de 10,7 % l'année dernière, soit une hausse d'un quart par rapport à 2019, avant la pandémie mondiale et la guerre en Ukraine, selon les données de Refinitiv. Les 106 entreprises incluses dans l'enquête allaient du propriétaire de centres de villégiature français Pierre et Vacances au constructeur automobile Stellantis en passant par le groupe de produits de luxe Hermes et le détaillant nordique Stockmann.