Disney+ vise la rentabilité en 2024
PATRICK T. FALLON / AFP

Et si les plateformes de streaming cédaient elles-mêmes aux sirènes de la shrinkflation ? Cette stratégie commerciale vise la réduction de la quantité d'un produit (moins de chips dans un paquet Lay's par exemple) sans abaissement du prix. De quoi faire quelques économies et... tromper discrètement le consommateur !

La plateforme Disney+, notamment, a récemment changé de cap en orchestrant à d'importantes coupes budgétaires : "Disney a répondu à ses détracteurs en publiant des résultats supérieurs aux attentes et en présentant des perspectives de bénéfices solides pour l'année, alors que les mesures de réduction des coûts prises par Bob Iger (Ndlr : le directeur général de The Walt Disney Company) portent leurs fruits", explique Josh Gilbert, analyste de marché pour eToro, dans une note.

Près de 200 films supprimés du catalogue

Et ces "mesures de réduction des coûts" peuvent prendre différentes formes. Les Simpson, Star Wars, Marvel, Pixar et évidemment... Disney ! Si la plateforme de streaming Disney+ n'est pas prête de se séparer de ses univers phares, elle mise sur la suppression d'autres contenus quelque peu moins essentiels pour faire des économies.

Selon jeuxvideo.com, l'entreprise a décidé, en ce début de mois de février, la suppression de près de 200 films (176 exactement) de son catalogue. L'Incroyable randonnée (1963), L'Espion aux pattes de velours (1965), Hello Dolly (1969)... Même si cela concerne principalement des longs-métrages rétro qui ont vu le jour il y a plus de 50 ans, cette décision pourrait faire de nombreux déçus chez les utilisateurs nostalgiques.

Ce choix s'inscrit dans la stratégie de Disney+ de faire des économies dans le but de viser (enfin) la rentabilité en 2024. Et cette dernière semble porter ses fruits : "Bien que le nombre d'abonnés à Disney+ n'ait pas été à la hauteur des estimations, ses pertes se sont considérablement réduites, passant à 138 millions de dollars, soit moins que les 400 millions de dollars attendus, ce qui laisse entrevoir une amélioration pour les investisseurs", précise Josh Gilbert.

Et selon lui, la perspective de rentabilité de Disney+ "servira de catalyseur majeur pour l'action, car c'est quelque chose que les investisseurs attendent avec impatience, d'autant plus que Netflix a démontré sa solidité financière dans ses derniers résultats".

Disney+ suit les pas de Netflix

La plateforme a d'autres idées en tête pour accélérer cette quête de rentabilité. Alors que le partage des mots de passe entre utilisateurs s'est peu à peu normalisé, Disney+ a décidé de prendre des mesures drastiques pour y mettre fin. Cette initiative, qui emboîte le pas à Netflix, vise à restreindre l'utilisation des comptes à un seul foyer. Pour le moment, seuls les abonnés d'Amérique du Nord sont concernés par cette mesure, dont les premiers effets sont prévus en mars prochain.

Empêchant ainsi à de nombreux utilisateurs de jouir des programmes de Disney+ sans abonnement, Bob Iger espère que cette démarche attirera de nouveaux abonnés. La restriction sur le partage des comptes avait, par exemple, permis à Netflix de gagner près de 6 millions de nouveaux utilisateurs en un trimestre. Le PDG de The Walt Disney Company a estimé que les effets économiques de cette mesure ne seraient toutefois significatifs qu'à partir de l'année 2025.