L'incendie de Nantes est survenu 15 mois après l'incendie dévastateur de la cathédrale Notre-Dame de Paris
L'incendie de Nantes est survenu 15 mois après l'incendie dévastateur de la cathédrale Notre-Dame de Paris AFP

Un tribunal français a condamné mercredi à quatre ans de prison un incendiaire pour avoir déclenché un incendie qui a gravement endommagé une cathédrale gothique de la ville de Nantes en 2020.

Emmanuel Abayisenga, un Rwandais de 42 ans, fait également face à une action en justice pour un incident distinct au cours duquel il aurait tué un prêtre dans l'ouest de la France en 2021.

Le tribunal a jugé qu'Abayisenga n'était pas sain d'esprit au moment de l'incendie de la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul lorsqu'il a prononcé la sentence.

Le tribunal a également interdit à Abayisenga de porter des armes et de séjourner dans la région ouest de la Loire-Atlantique, où se trouve Nantes, pendant cinq ans.

Son avocate, Meriem Abkoui, a déclaré que les réponses de son client devant le tribunal "manquaient parfois de cohérence" et que sa responsabilité pénale était discutable.

Elle a ajouté qu'elle attendait les résultats des tests psychiatriques dans les autres procédures judiciaires engagées contre lui, affirmant que son procès pour le meurtre d'un prêtre pourrait avoir lieu à la fin de l'année prochaine.

Abayisenga, arrivé en France en 2012 et qui avait été bénévole pour le diocèse local, avait reconnu avoir causé l'incendie au début de l'audience.

Il a dit qu'il était entré dans la cathédrale pour prier mais qu'il avait ensuite "perdu le contrôle" après être passé à un endroit du bâtiment où il avait subi une violente attaque en 2018.

S'exprimant par l'intermédiaire d'un interprète, il a déclaré qu'il regrettait ce qui s'était passé et avait demandé pardon.

Abayisenga a des antécédents de demandes d'asile infructueuses et a reçu l'ordre de quitter la France en 2019, ce qui l'aurait profondément troublé.

Le tribunal a reconnu les problèmes de santé de l'accusé, notamment des difficultés auditives, l'incontinence, des problèmes pulmonaires et des troubles de l'alimentation.

La procureure Véronique Wester-Ouisse a déclaré que l'accusé avait sciemment mis le feu à la cathédrale en raison "d'une énorme colère et d'un sentiment de vengeance liés à sa situation administrative".

Les pompiers ont pu contenir l'incendie rapidement et sauver la structure principale, mais son célèbre orgue du XVIIe siècle, qui avait survécu à la Révolution française et aux bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale, a été détruit.

Des artefacts inestimables, des peintures et des vitraux contenant des restes de verre du XVIe siècle ont également été perdus.

Les propriétaires de la cathédrale ont estimé les dégâts à plus de 40 millions d'euros (43 millions de dollars).

L'incendie de Nantes est survenu 15 mois après l'incendie dévastateur de la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui a soulevé des questions sur les risques de sécurité pour d'autres églises historiques à travers la France.