Wine in Block
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"Assurer la préservation de la qualité des vins tout au long de leur voyage, du vignoble jusqu'à la table du consommateur." Voilà la mission que s'est fixée Sylvie Busca lorsqu'elle a co-fondé la start-up Wine in Block en 2020. Experte des mondes de la blockchain et des vins & spiritueux, l'entrepreneuse, actuelle CEO de l'entreprise, a voulu concilier ces deux univers, dans un secteur où aucun autre acteur similaire n'était encore implanté dans l'Hexagone.

Les services proposés par l'entreprise récemment fondée ont été pensés autour de quatre grandes problématiques. La première concerne l'authenticité des bouteilles de vin : "La contrefaçon dans le secteur viti-vinicole est un phénomène important qui représente 2,4 milliards d'euros de perte rien qu'en Europe. C'est colossal ! Il se boit plus de vin français en Chine que ce que nous produisons dans notre pays... C'est donc important de pouvoir garantir l'authenticité des bouteilles, notamment pour les marchés asiatique et américain. C'est notre première mission !", explique Sylvie Busca auprès d'IBTimes France.

Ensuite, la start-up a été créée pour répondre aux problématiques de traçabilité des bouteilles et de préservation de la qualité du vin. "Le vin a une spécificité par rapport aux autres produits de luxe, c'est sa fragilité. Et lorsque vous achetez des bouteilles à 500 euros ou à 2 000 euros, vous êtes en droit de savoir si le vin a été transporté et stocké dans des bonnes conditions", affirme-t-elle. Enfin, la dernière problématique qui concerne le marché du vin est celle de l'engagement client. Comment créer une communauté ? Et comment la fidéliser autour de sa marque dans ce secteur composé de tant d'intermédiaires ? Voilà la quatrième vocation de la start-up Wine in Block.

Passeport digital - Wine in Block
Wine in Block

Pour tout cela, Sylvie Busca, Jean-Rémi Quiriconi et Fabien Guédé - les co-fondateurs de l'entreprise - ont mis en place trois solutions spécifiques " dotées d'une certaine technologie et capables de répondre aux quatre problématiques du marché du vin ". La première est le passeport digital Wine in Block : "Grâce à un simple coup d'oeil sur le téléphone, il permet de suivre l'ensemble des données relatives à la bouteille pour assurer le suivi des marchés parallèles, le contrôle de la chaîne de production ou encore la gestion des inventaires...", indique la CEO de la start-up.

Un dispositif autonome pour assurer la qualité du vin

Pour pousser encore plus loin "la technologie au service des vins spiritueux" (le slogan de l'entreprise), Wine in Block vient de lancer son dispositif QWIB, un boîtier électronique autonome qui doit permettre de tracer les températures et l'hydrométrie des vins pendant leur transport et leur stockage. "Le fonctionnement est tout simple : Le domaine va choisir la plage d'hydrométrie et de températures idéales pour le transport ou le stockage de ses bouteilles. Et des alarmes sont programmées pour être déclenchées en cas de non-respect des plages sélectionnées", précise Sylvie Busca.

Et selon la dirigeante, ce dispositif n'est pas uniquement réservé aux grands vins : "Au départ, il a été pensé autour des grands vins parce que nous pensions que ces problématiques de sauvegarde de la qualité du produit été essentiellement rencontrées par ces vins-là. Mais en fait, de nombreux distributeurs utilisent le boîtier au niveau de la palette, voire du container. Cela crée donc de nouveaux cas d'usages et permet également de couvrir les 'petits vins', qui peuvent, eux aussi, être assez fragiles", confie-t-elle.

Deux boîtiers dotés de durées de vie différentes sont ainsi proposés aux viticulteurs ou aux distributeurs. Le premier, conçu pour les vins qui ne sont pas destinés à se conserver très longtemps, peut être utilisé pendant deux ans. Celui-ci est commercialisé à 59 euros. Le second, dont la durée de vie peut atteindre 20 ans, est vendu à 89 euros. L'ambition de la start-up est, dans un premier temps, d'en écouler 10 000 chaque année.

Le vin s'incruste dans le web3

Et qui dit nouvelles technologies, dit web3 et NFTs. En lançant en juin dernier Romane, sa plateforme de NFTs pour les vins et les spiritueux, Wine in Block a imaginé un moyen peu orthodoxe pour prouver l'originalité et l'authenticité d'une bouteille. Acheter une bouteille ou la revendre grâce à l'acquisition d'un "jeton non fongible" a aussi été prévu par la start-up. Selon Sylvie Busca, cette innovation présente une autre dimension favorisant la portion de la planète : "Ce mécanisme permet de réduire considérablement l'impact carbone des reventes de bouteilles car il suffit de les acheter numériquement sur notre plateforme, sans la nécessité d'une livraison à l'autre bout du monde pour chaque transaction", expose-t-elle.

Une solution pour également attirer les plus jeunes générations ? Pas vraiment, à la grande surprise de la co-fondatrice de Wine in Block : "Nous pensions que cela séduirait une nouvelle audience, peut-être plus jeune, mais en fait non, pas forcément. Les utilisateurs de notre plateforme sont généralement des vrais amateurs de vin qui souhaitent se constituer une cave ou contrôler les données de leur cave. Avec notre entrée dans le web3, nous ne touchons pas forcément les geeks, mais plutôt les vrais amateurs de bonnes bouteilles", reconnait la cheffe d'entreprise. Ingénieux et... pratique !