Les fondateurs de FoodPilot
FoodPilot

Jeudi 1er février, les deux têtes du pouvoir exécutif ont présenté, à l'Hôtel de Matignon pour Gabriel Attal et à Bruxelles pour Emmanuel Macron, les différentes mesures que le gouvernement entendait mettre en place pour tenter de résoudre la crise agricole déjà entamée depuis plusieurs semaines. La levée de 150 millions d'euros destinée aux éleveurs pour "redonner de la valeur à notre alimentation" et "mieux reconnaître le métier d'agriculteur" a ainsi été annoncée.

Parallèlement, la mise en pause du plan Écophyto - visant à réduire les pesticides - a également été décidée par le chef du gouvernement et le président de la République. Cette mesure, qui représente "un recul majeur", selon l'association Générations futures, et qui a inspiré le journal Libération pour sa une du jour ("Et à la fin, c'est l'écologie qui perd"), va à l'encontre de l'ambition de la jeune start-up montpelliéraine FoodPilot.

Cette dernière propose une solution "tout en un" de pilotage de la stratégie de développement durable des entreprises et des filières de l'agroalimentaire. Avec, in fine, l'ambition de réduire leur impact environnemental.

"Les filières agricoles et agro-alimentaires ont entrepris, depuis plusieurs années, une transition agroécologique profonde qu'il convient maintenant d'accélérer, de massifier, d'accompagner et de sécuriser pour toutes les parties prenantes grâce à un outil de pilotage simple et efficace des progrès RSE. C'est pour répondre à cette urgence que nous avons conçue FoodPilot", explique Didier Livio, président et co-fondateur de la start-up héraultaise.

Fondée en septembre 2022, la jeune pousse collabore déjà avec une trentaine d'entreprises - parmi lesquelles figurent Lustucru Frais, Nutrition et Santé ou encore Pink Lady - grâce notamment à l'importante exposition générée à l'occasion du salon de l'agriculture 2023. En moins de deux années, FoodPilot présente un carnet de commandes dépassant déjà le million d'euros.

Une levée de fonds en deux étapes

Ce succès a récemment attiré plusieurs investisseurs de premier plan. En effet, FoodPilot a annoncé, mercredi 31 janvier, avoir conclu une levée de fonds de 4,5 millions d'euros. Cette opération, finalisée à la fin de décembre dernier, comprend deux étapes. Tout d'abord, une augmentation de capital en Seed (capital-amorçage) de 3 millions d'euros avec les investissements d'Irdi et de la BRED, complétée de 500 000 euros de crédits à moyen terme bancaires octroyés par Bpifrance et la Caisse d'épargne Sud. Ensuite, un million d'euros supplémentaire en capital complèteront ces investissements avant le 31 juillet prochain.

Ces 4,5 millions d'euros permettront à la jeune pousse d'accélérer le développement de sa solution et de recruter une dizaine de nouveaux collaborateurs d'ici la fin de l'année, portant ainsi l'effectif de l'entreprise à 25 personnes. "Cette levée de fonds vient consacrer plusieurs années de R&D et d'expérimentations. Elle va nous permettre de déployer notre solution, massivement, à toutes les filières agricoles & entreprises agroalimentaires et de distribution pour accompagner les entreprises dans l'atteinte et le pilotage de leurs objectifs RSE", affirme Didier Livio, dans un communiqué.

Pour la banque populaire coopérative BRED, "investir aux côtés d'entreprise de nos territoires comme Foodpilot permet de répondre à une double ambition : axer les investissements de notre banque sur des projets à forte valeur environnementale et sociétale, tout en permettant d'apporter à nos clients des solutions clés en main pour piloter leur stratégie RSE", comme le confie Olivier Fouchet, directeur des investissements à la BRED, dans le même communiqué.