Pourquoi l'artisanat à le vent en poupe en France

Une hausse de 26 % d'entreprises artisanales de nettoyage de bâtiments, 19 % pour les salons de beauté... l'artisanat a le vent en poupe en France.

Selon le baromètre ISM (Institut Supérieur des Métiers)-MAAF, 2022 a été une année exceptionnelle pour l'entrepreneuriat artisanal en France avec un record historique de plus de 250 000 nouvelles entreprises créées, soit une hausse de 7 % par rapport à l'année précédente. Une performance qui contraste avec la baisse globale de 1 % des créations d'entreprises tous secteurs confondus.

L'artisanat occupe désormais une place prépondérante dans le tissu entrepreneurial français, représentant une entreprise sur quatre nouvellement créée. Une dynamique positive qui se maintient depuis plus de 10 ans, portant le nombre total d'entreprises artisanales à 1,6 million en France.

Bien que la tendance à la hausse soit observée dans toutes les régions, des disparités territoriales se dessinent. L'île de France, après une baisse de 4 % en 2021, renoue avec une dynamique robuste en 2022, enregistrant une croissance de 13 % des créations, principalement stimulée par la reprise des immatriculations de taxis/VTC.

Cependant, plus de 20 départements affichent des niveaux de créations en baisse, notamment en Normandie, Bourgogne Franche Comté, Auvergne-Rhône-Alpes, et Occitanie, avec une chute allant jusqu'à -15 % en Lozère.

Le bâtiment et les services demeurent les principaux moteurs de l'attractivité entrepreneuriale artisanale, représentant respectivement 93 620 et 109 760 créations en 2022. Le nettoyage des bâtiments se positionne en tête dans la plupart des départements métropolitains, tandis que les métiers de création et d'art, tels que la conserverie de viande et les métiers de réparation, enregistrent des hausses significatives.

La tendance à la hausse des créations d'entreprises artisanales est largement tirée par le micro-entrepreneuriat, représentant 65 % des nouvelles entreprises avec une augmentation de 10% en 2022. Cependant, malgré une belle dynamique, les revenus annuels moyens des microentrepreneurs plafonnent à 6 810 euros, soit quatre fois moins que leurs homologues entrepreneurs "classiques".

" Bien que de plus en plus de personnes soient attirées par l'aventure entrepreneuriale, les projets de microentreprise, souvent plus jeunes et établis à domicile, peinent parfois à être viables à long terme ", tempère Catherine Élie, directrice des études de l'Institut Supérieur des Métiers.