salariés boomerang
Pexels

Les cadres sont de plus en plus volatiles et à l'écoute du marché. Les entreprises doivent donc redoubler d'efforts pour les retenir et les fidéliser, en misant sur des leviers autres que la rémunération. Le phénomène des "salariés boomerang" offre une opportunité pour les entreprises de recruter des profils rapidement opérationnels, à condition de soigner leur offboarding.

En 2024, interrogés par Ipsos et Randstad Search, 8 cadres sur 10 affirment être satisfaits de leur vie professionnelle (82% contre 86% en 2023). Parmi eux, 26% se déclarent "très satisfaits" contre 35% en 2023, confirmant ainsi le léger recul observé au global.

Pour justifier ce bon état d'esprit, les cadres évoquent plusieurs critères : la relation avec leurs collègues, des conditions matérielles favorables, des missions intéressantes, une bonne ambiance au travail ainsi qu'un équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle satisfaisant.

Les cadres sont de moins en moins fidèles à leur entreprise. Selon la 3ème édition de l'étude Cadromètre menée par Randstad Search et Ipsos auprès de 1 200 cadres, leur fidélité est passée de 14,1 ans en 2023 à 9,7 ans en 2024.

80% des cadres déclarent être attachés à leur entreprise. Les moins de 45 ans et les hauts revenus (plus de 90 k€ bruts) sont les plus fusionnels. Cependant, se sachant désirés sur le marché de l'emploi, les cadres se projettent de moins en moins longtemps dans leur entreprise.

Les cadres interrogés en 2024 envisagent de rester moins de 10 ans en moyenne chez le même employeur, contre 14 ans en 2023. Les 18-34 ans, quant à eux, ne comptent pas franchir le cap des 7 ans dans la même entreprise.

Près de 7 cadres sur 10 se disent à l'écoute du marché, même s'ils se sentent bien dans leur entreprise actuelle. Deux tiers des cadres interrogés sont prêts à revenir dans une ancienne entreprise, un phénomène connu sous le nom de "salariés boomerang".

La rémunération, l'équilibre des temps de vie et l'ambiance au travail restent les critères clés pour les cadres dans le choix d'une entreprise. Cependant, ils ont également de fortes attentes en termes de formation, de flexibilité au travail et d'expérience collaborateur.

En 2024, le salaire est toujours la préoccupation n°1 des cadres et le premier motif pour changer d'entreprise. Cependant, l'écart entre les attentes salariales et le budget des entreprises ne cesse de se creuser. Les entreprises doivent donc rivaliser d'ingéniosité et miser sur d'autres leviers pour être attractives. Offrir plus de flexibilité, accompagner les ambitions des cadres avec de la formation, préserver leur santé mentale ou encore soigner leur expérience au travail..., autant de pistes pour retenir des collaborateurs qui se projettent moins longtemps dans l'entreprise.

Le phénomène des "salariés boomerang" est en pleine expansion. Parmi ceux qui ont changé au moins deux fois d'employeur, un cadre sur cinq est déjà retourné dans une entreprise qu'il avait quittée. Les employeurs, confrontés aux difficultés de recrutement sur un marché de l'emploi en tension, ne se privent plus de cette ressource de profils rapidement opérationnels puisque déjà initiés aux pratiques de l'entreprise.

L'accompagnement du départ d'un collaborateur - le offboarding - devient, par conséquent, une étape clé dans la carrière d'un cadre et nécessite d'être particulièrement soignée par les employeurs. Sur les 83% des cadres qui déclarent avoir apprécié leur dernier offboarding, près des deux tiers (63%) émettent la possibilité de réintégrer un jour l'entreprise.