Yannis Sioudan, directeur d'Interférence Press
Yannis Sioudan

Assommés par une avalanche d'informations souvent perçues comme négatives, obligés de réévaluer en permanence leurs habitudes et confrontés de plein fouet à une génération qui affirme son influence, nombreux sont les Français à exprimer le besoin d'avoir une information de qualité, mais plus encore des opinions et des avis d'experts en lien avec l'actualité. Voici où réside l'importance de cet outil, bien longtemps mis de côté, qu'est la tribune. Un porte-voix qui s'impose dans un contexte où la concurrence est rude, pour faire valoir son avis critique.

C'est d'ailleurs le point central d'une tribune, on ne rédige pas une tribune pour faire de soi-même le centre d'attention. Bien trop souvent ce moyen en relation presse est utilisé à tort par les fondateurs d'entreprise, pensant mettre à profit leur savoir au service de cette dernière. Or, il ne doit être question ici que du public que l'on désire toucher, auquel on veut transmettre un sentiment d'espoir ou dresser le portrait d'une situation méconnue qui suscite des interrogations.

La tribune, auparavant perçue comme moyen de se mettre sur le devant de la scène, doit devenir de raison un catalyseur pour ces causes nobles où la société critique attend des sachants une exemplarité.

Entre la hausse du coût de l'énergie, l'inflation des prix dans l'alimentaire, le télétravail pendant la période des Jeux Olympiques ou encore l'égalité homme-femme en entreprise, les sujets ne manquent pas. Les occasions de se différencier non plus. Le consommateur d'information de nos jours est abreuvé quotidiennement par plus d'un milliard d'heures de contenus vidéo, rien que sur Youtube. Ce qui représente en moyenne, pour un internaute français âgé de 25 à 49 ans, 31 minutes de vidéos sur YouTube par jour. Un temps de visionnage qui a augmenté de 4 minutes par rapport à 2019 (source : Pwc).

Oubliez ChatGPT !

Une tribune doit ainsi capter l'attention du lecteur, qui aujourd'hui n'est plus la même. Un texte rédigé par un outil comme ChatGPT ne suffit plus, pour donner une âme à un contenu. Un média ne donnera la parole à la personne publique, au chef d'entreprise, au politique, que si le sujet de sa tribune fait bouger les lignes (à minima faire le buzz) auprès de son auditoire.

Ce texte, composé de 500 mots en général, est un brillant et bel outil à l'ère du numérique pour (se) faire entendre des causes. Par le passé, des associations et des groupements de personnalités l'ont prouvé, en bien ou en mal, la tribune aura toujours sa place dans une société qui a besoin de s'exprimer. Une expression qui passe aussi bien par son libre arbitre, qu'à travers la personnification et le sentiment que la tribune lui permet.