Les Français participeront-ils au Black Friday cette année ?
Pexels

"Cela permet de faire des affaires." Voilà ce que pensent de nombreux Français du Black Friday, qui débutera officiellement le 24 novembre prochain dans l'Hexagone (même si un grand nombre d'acteurs de l'e-commerce ont d'ores et déjà commencé à surfer sur cet évènement commercial). D'un point de vue moins complaisant, il est également permis de prétendre que le Black Friday est l'illustration parfaite des dérives de la société de consommation contemporaine.

Cette année, les Français envisagent-ils d'y participer ? Quelle image ont-ils de cette fête commerciale ? Une étude publiée ce vendredi 17 novembre par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) apporte des éclaircissements sur le sujet.

Principal enseignement : Davantage de Français (44 %) envisagent de profiter du Black Friday cette année par rapport à l'année dernière. Et cela est plus important chez les moins de 40 ans.

En effet, 59 % d'entre eux ont l'intention de faire des achats pendant cette période. Par rapport à 2022, la frustration accumulée par le contexte inflationniste depuis près de deux ans justifie encore davantage ce besoin de consommation. Ainsi, alors qu'ils étaient seulement 25 % à affirmer vouloir faire plus de shopping en 2022 pour pallier cette frustration, ils sont aujourd'hui 31 % ! Une tendance clair au "revenge shopping" !

Quels achats les Français envisagent-ils à l'occasion du Black Friday?
Quels achats les Français envisagent-ils cette année à l'occasion du Black Friday ? Crédoc

Le secteur des vêtements, chaussures ou accessoires (37 %) devance celui des meubles ou des appareils électroménager (23 %), ainsi que celui des équipements électroniques (20 %) pour les intentions de consommation des Français à l'occasion de cette édition 2023 du Black Friday.

Une conscience des enjeux consuméristes pourtant généralisée en France

Toutefois, selon le Crédoc, intention d'achat ne veut pas forcément dire achat réel. Loin de là : L'an dernier, seulement 24 % des Français avait réellement participé au Black Friday. D'ailleurs, cet évènement commercial est encore largement perçu négativement par les Français. Près de 9 consommateurs sur 10 dans l'Hexagone estiment qu'il participe au phénomène regrettable de surconsommation.

Des actions concrètes sont alors menées dans l'Hexagone pour limiter ce consumérisme. Cela peut, par exemple, passer par l'utilisation la plus longue possible des produits achetés (80 %), par le fait de mener une vie simple (65 %) ou encore par la limitation des achats à ce qui est strictement nécessaires (60 %).

De même, 62 % des consommateurs français préfèrent une société où les incitations à la consommation seraient davantage régulées (publicité, promotions) par rapport à celle qui ferait plus confiance aux individus en leur donnant la liberté de consommer.

"Concrètement, les Français aspirent aujourd'hui à des occupations peu matérialistes. En tête des activités auxquelles ils aimeraient consacrer plus de temps, on trouve les promenades dans la nature (81 %) et les réunions familiales ou amicales (81 %). Ces activités apparaissent plus fédératrices par exemple que les sorties comme le cinéma et les bars (61 %) ou le shopping (31 %)", note le Crédoc dans un communiqué.

Malgré tout, une dimension hédoniste persiste : Depuis dix ans, deux tiers des Français associent toujours consommation et plaisir. Ainsi, près de 70 % d'entre eux estiment que le Black Friday est une occasion idéale pour "se faire plaisir". Plutôt paradoxal...