La Sorbonne lance son fonds de Venture Capital
Comité Colbert

La France, une véritable "Start-up Nation" ? Avec, notamment, les plans France 2030 et Deeptech initiés il y a quelques années, l'Hexagone s'est fixé comme objectif la création annuelle de 500 startups à haute densité technologique, principalement issues de projets de recherche académique. Pour encourager l'émergence de ces jeunes pousses nationales, les grandes écoles se sentent pleinement investies.

C'est dans cet esprit que Sorbonne Université a décidé de lancer Sorbonne Venture, un fonds d'investissement visant à "soutenir les startups innovantes dans le domaine de la Healthtech, de promouvoir les technologies de pointe en France et de catalyser les innovations par des investissements ciblés et une approche centrée sur la Deeptech". Présentant l'ambition d'atteindre une taille cible de 100 millions d'euros, ce fonds sera piloté par les entreprises Audacia et Aloe Private Equity.

"Le lancement de Sorbonne Venture participe à faire de l'Île-de-France un leader mondial de l'innovation en Deeptech. En soutenant les innovations disruptives issues des meilleurs laboratoires de Sorbonne Université, ce fonds d'investissement reflète aussi notre vision stratégique de réindustrialiser notre territoire à partir des progrès technologiques dans le domaine de la santé", a alors déclaré Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, dans un communiqué.

Une initiative de plus en plus répandue dans l'Hexagone

Avant la Sorbonne, d'autres grandes écoles ont décidé de soutenir la création de startups innovantes avec le lancement de fonds de Venture Capital (VC). Très récemment, l'école d'ingénieur CentraleSupélec et l'Edhec, la grande école de commerce lilloise, ont ainsi lancé leur propre fonds d'investissement.

Pour la première, CentraleSupélec Venture a vu le jour en mai 2023. Doté à terme de 25 millions d'euros, ce fonds doit financer environ 25 startups françaises ou internationales, avec des investissements avoisinant les 150 000 euros et pouvant même atteindre les demi-million d'euros. "C'est la brique qui nous manquait dans un écosystème riche et large pour accompagner les start-up", déclarait alors Anita de Voisins, directrice de l'entrepreneuriat à CentraleSupélec.

L'Edhec Business School a, quant à elle, lancé le fonds GENERATIONS Powered by EDHEC en octobre dernier. Accompagné par l'écosystème d'investissement Ring Capital, l'école espère ainsi participer financièrement à la création de 40 startups d'ici 2029. Dix millions d'euros ont déjà été investis par l'Edhec. Grâce au soutien des diplômés et d'investisseurs institutionnels, l'objectif est de porter, à terme, ce montant à 40 millions d'euros. La particularité de ce fonds ? Contrairement à d'autres, celui-ci devrait investir dans des projets qui ne sont pas nécessairement portés par un diplômé de l'école.

D'autres fonds réservés aux propres écosystèmes des écoles

HEC et Polytechnique avaient, avant cela, ouvert la voie. Mais pour les fonds de ces dernières, un certain verrouillage vers l'extérieur est de mise. En effet, HEC - qui a lancé le fonds HEC Ventures en janvier 2020 - avait investi, à la date du 1er juin 2023, dans 18 startups, toutes portées par des anciens élèves. Et ce, même si le fonds de la grande école prévoit la possibilité d'investir jusqu'à 20 % des montants levés dans des projets externes. "Plus de 130 startups sont créées chaque année par des élèves ou des diplômés d'HEC Paris. L'objectif du fonds HEC Ventures est d'encourager la création d'entreprise au sein de la communauté HEC Paris", peut-on lire dans un communiqué de HEC.

De même, l'école d'ingénieur Polytechnique a créé, en 2020, un fonds de capital-risque dédié à son propre écosystème entrepreneurial. Disposant aujourd'hui de 36 millions d'euros grâce à l'apport de 160 alumni (dont la souscription varie entre 100 000 et 3 millions d'euros chacun), le fonds "vise la constitution d'un portefeuille de 15 à 20 investissements dans le domaine des deeptech d'ici deux ans".