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"Inverser la courbe du chômage". Tel était l'objectif que s'était fixé François Hollande alors locataire du Palais de l'Élysée. Même si l'ancien chef de l'État n'est pas parvenu à réaliser cette mission dans les temps imposés, la fin de son quinquennat a (enfin !) été marquée par la tant souhaitée baisse du taux de chômage, identifiée à partir de la fin de l'année 2016. Depuis, la situation n'a pas cessé de s'améliorer jusqu'au troisième trimestre de 2023. En effet, pour la première fois en sept ans, une augmentation du taux de chômage a été constatée (+0,2 %), au grand dam d'Emmanuel Macron...

Cette tendance se prolongera-t-elle en cette nouvelle année ? Pour le savoir, le cabinet KYU a mené une enquête et a publié, ce jeudi 11 novembre, les résultats de cette dernière dans la 10e édition de son baromètre de l'emploi et du recrutement "Komète sur by KYU".

Une "tendance baissière des intentions de recrutement" identifiée

Une analyse de la situation des trois dernières années a ainsi été dressée : "Dans tous les secteurs, l'impact de la crise sanitaire sur les besoins en emploi a été fort et durable. Toutefois, en 2021, à partir de la reprise économique, les besoins en emploi se sont nettement accélérés. Jusqu'à atteindre un pic à la fin de l'année 2022. D'après les données de Pôle Emploi, le nombre d'offres d'emploi publiées a continué à augmenter en 2023 mais de manière moins importante que l'année précédente", synthétise KYU dans son baromètre.

Et qu'en sera-t-il pour l'année 2024 ? "Notre analyse des offres d'emploi nous permet d'identifier une tendance stagnante voire baissière des intentions de recrutement pour l'année 2024", prédit le cabinet. Difficile donc d'imaginer la courbe du chômage s'inverser de nouveau cette année...

Dans le détail, parmi les 20 secteurs analysés qui ont le plus recruté en 2023, la grande majorité d'entre eux publieront moins d'offres d'emploi en 2024. Ainsi, le secteur de la restauration (-3 %), celui de l'action sociale sans hébergement (-2 %) ou celui de l'enseignement - trois qui ont beaucoup recruté en 2023 - rechercheront moins à embaucher cette année. Il en va de même pour le secteur de l'hébergement (- 3 %), le secteur des transports terrestres et transports par conduite (- 2 %) ou encore celui de l'administration publique et de la défense (-3 %).

Seulement trois secteurs embaucheront davantage cette année par rapport à 2023

Finalement, seuls trois secteurs devraient, selon le cabinet KYU, publier davantage d'offres d'emploi cette année. Le premier d'entre eux est le commerce de détail : en 2024, il embauchera autour de 140 000 personnes, soit 1 % de plus par rapport à l'année dernière. Il devient ainsi le troisième secteur qui recrutera le plus en 2024. "Le secteur (Ndlr : qui compte 1,6 million de salariés) souffre aujourd'hui de fortes tensions au recrutement, dues à l'intensité des embauches, la non-durabilité de l'emploi et des conditions de travail contraignantes", explique KYU dans son rapport. Cette dynamique s'explique aussi "par des proportions de travailleurs en temps partiel et en CDD largement supérieures à celles constatées pour l'ensemble des salariés".

Quelles dynamiques des besoins de recrutement en 2024 ?
KYU

Le deuxième secteur qui présentera un plus grand besoin de recrutement en 2024 par rapport à 2023 est celui de la santé humaine. Ce dernier, qui représente près de 10 % du PIB, concentre 7 % des salariés en France, soit 1,8 million de travailleurs. Et pour cette nouvelle année, environ 65 000 nouvelles embauches sont attendues dans le secteur (+2 %). Cependant, il continuera à faire face à plusieurs problématiques : "Le secteur souffre de difficultés de recrutement à cause notamment de son manque d'attractivité et du manque de main d'oeuvre disponible. Les formations menant à ce type de métiers sont très spécifique et souvent obligatoires, ce qui limite le vivre de recrutement potentiel", est-il précisé dans le baromètre.

Enfin, le secteur de la programmation, du conseil et des autres activités informatiques, qui concentre plus des trois quarts des salariés du numérique (près de 445 000 selon l'Acoss), devrait recruter environ 40 000 nouveaux travailleurs en 2024. Cela représente également une hausse de 2 % par rapport à l'année précédente. "Ce secteur étant relativement jeune et n'ayant connu qu'une croissance de son activité, le taux de chômage sur ces métiers est relativement faible. Et cette croissance génère une forte intensité des embauches", indique le cabinet. Pour les autres secteurs, le recrutement sera plus calme cette année...