Avec The Oasis House , Camille Personnat veut secouer le monde du coworking

Un oasis de calme à moins de deux heures de Paris. C'est cette promesse de verdure et sérénité, qui sonne si bien aux oreilles des Parisiens, que Camille Personnat veut transformer en business model.

Alors depuis décembre 2022, la jeune pousse française, au nom prédestiné de The Oasis House, propose aux entreprises et aux particuliers des séjours au vert. Mais ne vous y trompez pas. La trentenaire ne fait partie de ses cadres que la crise sanitaire et le développement du travail ont poussés à se mettre au vert. Camille Personnat, double diplômée de l'École hôtelière de Lausanne en Suisse) et d'HEC peaufine son projet de longue date, notamment pendant l'année passée chez Airbnb.

La suite ressemble au parcours classique des start-uppeurs. La rencontre avec Guillaume Prigent, sorti de l'Essec, qui a bossé pendant six ans dans la banque d'investissement Goldman Sachs, à Paris, comme investisseur et asset manager en immobilier. Puis le passage, pendant deux ans dans l'incubateur d'Otium Capital.

Elle en sortira avec une conviction, le travail et les séminaires au vert sont plus que jamais tendance dans les entreprises, et surtout avec une levée de fonds de 7 millions d'euros, conjointement souscrite par Otium Capital et l'incontournable Bpi.

De quoi lui permettre d'enrichir une offre composée de maisons possédées en propres qui viennent compléter le parc de biens en gestion. " Nous achetons les fonds et les murs pour mieux maîtriser l'expérience offerte aux utilisateurs. Car notre modèle économique reste l'immobilier ", explique Camille Personnat.

En 2023, elle a ouvert sa 10ème maison, à moins de deux heures de voiture de Paris. Joliment baptisée " La Prairie ", cette bâtisse de campagne située à Egreville, au sud de la région parisienne (accessible en train ou en RER), est dotée de douze chambres et presque autant de salles de bains privées. Auquel s'ajoute deux Tiny houses dissimulées dans le jardin et une piscine, un barbecue, des terrains de padel et pétanque, une grange de 100 mètres carrés rénovés, etc.

Pour gérer ce petit parc immobilier, pas moins de 8 personnes s'affairent au quotidien. Pour faire connaître son concept, la fondatrice compte sur la bouche à oreille de ses premiers clients, parmi lesquels on compte Roger & Gallet, le BGC, Qonto ou encore The Galion Project. Pour la clientèle grand public, The Oasis House passe par les traditionnels sites comme AirBnb ou the collectionnist.

Selon les formules, comptez entre 200 et 300 euros par jour et par personne. Un prix qui inclut la privatisation du lieu, les repas, les équipements. Toutes les activités supplémentaires comme les formations de coaching, les ateliers culinaires tels que des dégustations olfactives et des cours de cuisine avec une cheffe dépêchée sur place ou créatifs à l'instar de la peinture, ou encore des activités sportives (yoga, équitation, etc.) et de découverte comme la cueillette en forêt, sont en supplément.

En 2024, la start-up vise un chiffre d'affaires de trois millions d'euros. La location est ce qui permet à la petite foncière immobilière créée par The Oasis House d'être rentable. Le chiffre d'affaires est majoritairement généré par les réservations - entre 60 % et 70 % par les entreprises et 30 % par les particuliers.

Et Camille Personnat voit grand pour sa société. Des projets entre Étampes et Rambouillet, au sud-ouest de la capitale, dans le Perche, pas loin de Chartres, dans le Vexin et les Hauts-de-France sont dans les tuyaux.